La Tunisie a enregistré une augmentation du nombre des décès dus à la rage, selon Ichraf Hammami Zaouia, chargée du programme national de lutte contre la rage au ministère de la santé.
Lors d’une rencontre scientifique organisée, samedi, à la maison du vétérinaire à Tunis à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la rage, célébrée le 28 septembre de chaque année, Hammami a souligné que la situation actuelle exige la conjugaison des efforts de toutes les parties surtout que six personnes sont mortes de la rage en 2013 et trois décès ont été recensés depuis le début de 2014 (jusqu’au mois de septembre).
Elle a rappelé qu’en 2001 et 2009, aucun décès n’a été signalé. La mortalité humaine liée à la rage s’est établie, au cours de la dernière décennie, entre deux et trois décès.
Elle a indiqué lors de cette rencontre, organisée par l’union générale des vétérinaires tunisiens, que la situation actuelle est due à l’augmentation du nombre de cas de rage animale, à la réticence observée chez certains à faire vacciner leurs chiens et au manquement de plusieurs parties relevant du ministère de l’agriculture à leurs devoirs en matière de vaccination des chiens et de lutte contre les chiens errants (prérogatives du ministère de l’intérieur), outre l’accumulation des déchets dans les rues de nature à augmenter les risques de contamination.
L’oratrice a fait remarquer que le budget réservé au programme national de lutte contre la rage est un budget important classé deuxième après celui de la vaccination des enfants. Elle a fait savoir que l’enveloppe réservée à ce programme est estimée à trois millions de dinars, ajoutant que le nombre des demandeurs de soins préventifs après avoir été mordus par un chien s’élève, actuellement, à 41 mille personnes environ, contre une moyenne de 35 mille au cours des dernières années.
Les indicateurs épidémiologiques chez l’animal montrent une augmentation du nombre des cas enregistrés : 315 cas jusqu’à fin août 2014 contre 171 au cours de la même période de l’année précédente.
Dans un allocution à cette occasion dont lecture a été donnée par le directeur général de la santé, Nabil Ben Saleh, le ministre de la santé, Mohamed Saleh Ben Ammar a souligné que la célébration de la journée mondiale de lutte contre la rage est une opportunité pour renforcer la coopération entre les différentes organisations en vue de lutter contre ce grave problème de santé qui continue de faire plusieurs victimes à travers le monde.
Le but etant d’atteindre un taux de couverture vaccinale de 70% au moins et de renforcer la sensibilisation des citoyens qui doivent prendre conscience de la nécessité de vacciner les animaux et du comportement à adopter en cas d’attaque de chien, a-t-il dit. Selon les statistiques du ministère de l’agriculture, 370 mille chiens ont été vaccinés depuis le début de 2014.
En 2013, le nombre des chiens vaccinés était de 420 mille, soit un taux de couverture de l’ordre de 60%, alors que 22 mille 300 chiens ont été abattus.