Les services municipaux de Djerba Houmet Souk ont arrêté le nettoyage de la ville, après une seule journée de travaux et la situation est devenue statique avec l’accumulation des tas de déchets épars dans les rues et sur les routes, pour donner un spectacle de désolation insupportable, selon plusieurs habitants de l’île.
Le ramassage des déchets a été arrêté, à la suite du refus des habitants de la zone de Ben Guerdane de l’idée de permettre de déverser les ordures dans une décharge anarchique à Naffatia, dans cette délégation, et l’ont considérée comme une offense qui peut réanimer l’esprit tribal, tout en s’attachant à interdire à tout camions rempli d’ordures d’atteindre cette zone.
La municipalité de Houmet Souk s’est rétractée sur l’idée de transporter les ordures vers Naffatia et les camions chargés stationnent actuellement devant les sièges de la délégation et de la municipalité, surtout que le centre proposé pour la réception d’une partie des déchets dans cette ville s’est rempli, devant l’impossibilité de les transférer vers Naffatia.
Les propositions des organisations et des composantes de la société civile se sont multipliées face au blocage de la situation des déchets sur l’île de Djerba qui ont créé un problème écologique menaçant la santé des habitants et l’environnement. Elles s’orientent vers une accentuation des mouvements de protestations, jusqu’à la satisfaction de la seule revendication du ramassage immédiat des ordures, avant la saison des pluies et l’avènement de l’Aïd El Idha, afin de sauver ce qui peut l’être encore.
Des associations et des organisations ont créé une cellule de crise qui s’est déclarée en réunion permanente, en raison de l’aggravation de la situation, pour décider une grève générale le 30 septembre et la suspension du paiement des redevances locales, à partir du mois d’octobre 2014.
Dans un communiqué dont une copie est parvenue à la correspondante de l’agence TAP à Médenine, la cellule de crise appelle le chef du gouvernement à déclarer l’île de Djerba zone sinistrée, insistant sur l’importance d’unir les efforts pour trouver des solutions radicales d’urgence, pour sortir de cette crise écologique aiguë.
De son côté, l’Union locale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (ULICA) a annoncé une grève générale de deux jours, les 25 et 26 septembre 2014, après celle d’une journée et qui avait connu un succès au niveau de la participation, sans qu’il y ait eu des résultats palpables pour débloquer la situation.
Le président de l’ULICA, Fathi Bekalti, a indiqué qu’il n’y a plus d’autre choix que l’escalade, avec tous les moyens permis, afin qu’il n’y ait pas de catastrophe, appelant toutes les entreprises, les locaux et les prestataires de services de toutes catégories à refuser de payer les impôts locaux, jusqu’à ce que les ordures soient ramassées.
D’autre part, une délégation de représentants de composantes de la société civile et de la cellule de crise créée la semaine dernière s’est rendue à Tunis pour rencontrer le ministre de l’Equipement, en vue du suivi de la situation écologique sur l’île et la recherche des solutions possibles.