L’équipe du journal «Achrourouk» s’est rendue au domicile de la famille d’Afif Chebil pour en savoir plus sur le meurtre de leur fils qui a secoué le peuple tunisien en raison de la brutalité du crime.
Le père de la victime, Mohammed Chebil a déclaré à Achrourouk que son fils lui avait téléphoné quelques heures avant sa disparition et lui avait annoncé qu’il logera dans un foyer privé en France, et qu’il était en train de préparer tous les documents nécessaires.
Il lui aurait également assuré qu’il allait couper tout contact avec Achref Mabrouk, car ce dernier le dérangeait sans cesse et lui demandait de l’argent.
Par ailleurs, Mohammed Chebil a indiqué que son épouse avait contacté Achref Mabrouk, car elle n’arrivait pas à joindre son fils. Ce dernier lui a répondu qu’ils avaient l’intention d’aller à la piscine mais Afif n’était pas au RDV. La mère d’Afif Chebil, sentant que son interlocuteur ne disait pas la vérité, lui demanda de lui filer le nom de la piscine. Achref a refusé de répondre et la communication téléphonique a été interrompue.
La mère d’Afif Chebil rappelle encore Achref Mabrouk pour avoir des nouvelles de son fils, celui-ci lui répond qu’il n’a pas vu Afif depuis bien longtemps. Et à ce moment-là, la mère d’Afif Chebil a eu un mauvais pressentiment au sujet de son fils.
Afif Chebil et Achraf Mabrouk ont rompu leur amitié depuis le collège. Afif était un élève studieux, toujours le premier de sa classe. Il était même surpris de voir son ex-ami d’enfance en France, qui était tout son contraire, “un raté, un menteur et un violent“.
Achraf Mabrouk, arrêté à Sousse, a avoué le meurtre d’Afif Chebil. Il a révélé, lors de son interrogatoire, qu’il détestait Afif à tel point qu’il voulait le voir mourir.
Depuis cinq ans, Achref avait l’intention de le tuer mais sans succès. Il disait:«Afif était toujours un élève studieux et moi un raté, un vaut rien aux yeux de tout le monde. Oui je l’ai tué».
Achref Mabrouk a déclaré avoir volé l’argent et l’ordinateur de Afif Chebil puis a décidé de le tuer sans aucune hésitation ni pitié.Il a ensuite dépecé le corps du jeune homme pour effacer les traces du crime, avant de quitter le territoire français pour la Tunisie.
A son retour à Msaken, sa famille lui a recommandé d’aller à Hegla et de s’échapper vers la Libye.
Les images du meurtre ne cessent de le hanter parce qu’Afif était gentil avec lui. Il lui venait toujours en aide durant la période où il était à Paris.
Achraf Mabrouk a décidé de mettre fin à sa vie. Il s’est taillé les veines et s’est jeté à la mer mais sans succès. Il a été admis à l’hôpital puis arrêté par la police.
Il disait aux policiers : «J’ai tué Afif, je le haïssais parce qu’il a réussi sa vie et moi non».
Le père d’Afif Chebil a demandé au ministre de l’Enseignement supérieur de prendre des mesures judiciaires contre une enseignante de l’école d’architecture et d’urbanise (ENAU) de Sidi Bou Saïd. Cette dernière aurait poussé Afif à quitter la Tunisie pour terminer ses études en France.Elle l’aurait insulté et traité d’handicapé. Afif souffrant de cécité est devenu malgré lui la risée de sa classe.
Le père a déclaré avoir déposé plainte auprès du directeur de l’ENAU mais sans suite. «Afif était heureux. Il a réussi à un examen national à l’Université d’Al-Manar mais le traumatisme subi à l’ENAU lui aurait fait perdre tout espoir d’étudier en Tunisie. Il a donc décidé d’aller en France pour terminer son cursus universitaire.
Je m’adresse au ministre de l’Enseignement supérieur pour que la justice soit faite pour que personne ne traite mon fils d’handicapé parce qu’il avait un problème des yeux».
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