La réforme du système de la protection sociale exige la mise en place d’une stratégie de développement globale fondée sur la cohésion de l’économie, de la promotion de l’emploi et de la stabilité du climat social, selon les différents intervenants à la séance inaugurale de la conférence nationale sur le système de la protection sociale, démarrée jeudi à Gammarth. La conférence est plaçée sous le slogan “vers la mise en place d’une plate-forme de la protection sociale en Tunisie”.
Le secrétaire général de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Houcine Abassi a estimé que la réforme du système de la sécurité sociale en Tunisie exige la mise à niveau du secteur de la santé publique et la révision des méthodes de financement des systèmes de sécurité sociale et de la protection sociale à travers la variation des sources de financement et l’intervention de l’Etat afin de concrétiser l’équilibre financier de ces systèmes.
De son côté, le vice président de l’union tunisienne du commerce et de l’artisanat (UTICA), Hichem Eloumi, a souligné que l’étude de la plate-forme de la protection sociale doit prendre en considération le côté financier.
Il a insisté sur l’importance d’élargir la base des affiliés sociaux et de mettre en vigueur le principe de solidarité, soulignant la nécessité de l’évaluation et de la réforme du système d’assurance maladie. La représentante du fonds des Nations Unies pour l’enfance (unicef), Maria Luisa Fornara, a estimé que le consensus entre le gouvernement et ses partenaires sociaux est nécessaire pour la réforme du système de la protection sociale.
Elle a appelé à présenter des données précises sur la pauvreté afin d’améliorer le processus d’évaluation des programmes de la protection sociale. Le directeur du bureau de l’organisation internationale du travail aux pays du Maghreb arabe, Mohammed Ali oueld Sidi, a précisé que les études réalisées par l’organisation, notamment le rapport relatif à la protection sociale dans le monde pour les années 2014-2015 a montré que plus de 70 pc de la population mondiale ne bénéficie d’aucune forme de protection sociale.
Pour sa part, le directeur général du centre des recherches et des études sociales, Hafedh Bouktif, a souligné que ce système souffre, selon les études d’évaluation du centre, de plusieurs lacunes.
Ces études ont montré que près d’un cinquième de la population active ne bénéficie pas de la couverture sociale et que le taux des catégories démunies est faible par rapport à la moyenne nationale, a-t-il ajouté. L’expert au programme des nations unies pour le développement (PNUD), Samir Bouzekri, a souligné l’importance de mettre en place une gouvernance démocratique, un modèle de développement global et des opportunités équitables d’accès aux services sociaux.