Dans une interview exclusive à l’agence Tunis- Afrique-Presse, le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaa, a donné des éclairages et précisions sur un grand nombre questions politiques: les préparatifs des prochaines élections à tous les niveaux, l’évolution de la situation sécuritaire, les risques terroristes, mais aussi la confirmation de son intention de quitter ses fonctions à la tête du gouvernement après les élections. L’entretien qui a eu lieu mercredi au Palais du gouvernement à la Kasbah a également porté sur nombre de dossiers économiques comme la conférence internationale “Investir pour la Tunisie de la start up démocracy”, le développement des régions, les enjeux énergétiques et les lancinants problèmes de la Caisse de compensation.
Menaces terroristes pour tenter de faire capoter le processus électoral
Le chef du gouvernement reconnaît que les menaces terroristes persistent mais fait valoir la montée en puissance des efforts visant à enrayer le fléau avec des arrestations de terroristes toutes les semaines. Il a révélé que près de 1500 personnes impliquées dans des affaires terroristes ont été appréhendées au cours des six dernières semaines.
Les groupes terroristes disséminés dans un certain nombre de régions, a-t-il dit, cherchent à saper les fondements de l’Etat. Ils sont « programmés » pour faire échouer l’expérience tunisienne dans sa totalité. « Car si cette expérience réussit, elle consacrerait l’avènement d’un modèle de société aux antipodes de celui que les groupes terroristes veulent imposer aux Tunisiens ».
Selon Mehdi Jomaa, « le travail de sape de ces groupes terroristes contre l’Etat et le processus électoral a été mis en évidence par les investigations et rapports sécuritaires, de même que par l’interrogatoire de nombreux auteurs présumés d’actes terroristes ». « Ces groupes s’emploient également à empoisonner la situation dans le pays en tentant de renouer avec les assassinats pour provoquer une nouvelle crise politique et donc empêcher la tenue des élections », a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a, d’autre part, réaffirmé l’attachement de son équipe gouvernementale à s’en tenir aux clauses de la Feuille de route, notamment en ce qui concerne l’organisation d’élections transparentes et loyales et la mobilisation, à cet effet, de tous les moyens sécuritaires, logistiques et financiers nécessaires. « Les institutions sécuritaire et militaires sont sur le qui-vive pour faire front à toutes les menaces terroristes et garantir la tenue des élections dans de bonnes conditions », a-t-il assuré.
Les unités sécuritaires et militaires ont beaucoup gagné en efficience, ce qui a permis de faire avorter nombre d’opérations terroristes, a-t-il encore dit, faisant part de sa satisfaction du regain d’efficacité des unités sécuritaires et militaires aux niveaux organisationnel et opérationnel, « mais aussi en termes de confiance retrouvée en leur Etat qui, incarné par ce gouvernement, les assure de son soutien politique ».