Le syndicat général de l’enseignement secondaire relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) est déterminé à boycotter la rentrée en cas de non satisfaction de ses revendications, a affirmé mardi son secrétaire général Lassaad Yacoubi.
Le syndicaliste qui s’exprimait en point de presse tenu au siège de l’UGTT, Yacoubi a souligné que les professeurs ne reprendront les cours qu’après obtention de tous leurs droits et satisfaction de leurs revendications mentionnés dans l’accord du 3 juin 2013. Accord trouvé entre le syndicat d’une part et les ministères de l’éducation et de la jeunesse, des sports, de la femme et de la famille d’autre part.
Yaacoubi a précisé que la décision de boycotter la rentrée scolaire a été prise par la commission administrative sectorielle réunie jeudi dernier suite à la non application, par les ministères concernés, de l’accord en question.
L’accord concerne la réduction des heures de travail, l’indemnité de l’enseignement dans les zones de roulement, les heures supplémentaires, les promotions professionnelles et la régularisation de la situation des maîtres principaux d’éducation physique. Le SG du syndicat a ajouté que des mouvements de protestation seront observés d’ici le 13 septembre 2014 dans toutes les directions régionales de l’éducation pour revendiquer l’application de l’accord.
« Suite à l’accord conclu le 3 juin 2013, des textes de loi ont été publiés dans le journal officiel de la République tunisienne mais les ministères refusent encore de les mettre en uvre », a-t-il déploré. Et d’ajouter qu’aujourd’hui encore « les emplois du temps ont été préparés sans tenir compte de la réduction des heures d’enseignement, l’indemnité de roulement n’a pas été versée, les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées et 70% des promotions professionnelles n’ont pas été annoncées ».
Le syndicaliste a noté que ce n’est qu’à la suite de l’annonce de la décision de la commission administrative jeudi dernier que le ministère a publié une circulaire pour demander aux responsables régionaux de l’éducation de refaire les emplois du temps et réduire les heures d’enseignement. « Ce retard dans la publication de la circulaire provoquera de nouveaux besoins en ressources humaines, à quelques jours de la rentrée ».
A noter que l’accord du 3 juin 2013 prévoit la réduction des heures d’enseignement, le doublement du montant de la prime de rentrée scolaire sur deux tranches, l’augmentation du nombre des bourses universitaires accordées aux enfants des enseignants du secondaire.
Il s’agit, également, de l’octroi, à partir de septembre 2013, d’une indemnité aux enseignants affectés dans les postes de roulement, la régularisation de la situation des professeurs suppléants et des maîtres principaux d’éducation physique en exercice après le 30 juin 2005 devant être intégrés au grade du professeur du premier cycle à partir du 14 septembre 2013.
Par ailleurs, Yacoubi a critiqué l’adhésion du ministère de l’éducation au projet de partenariat avec les associations. Car selon lui « Ce projet imposé au ministère, donne libre accès aux associations financées par des parties étrangères comme le Qatar ou encore par des partis politiques puissants ».
Et d’ajouter, « théoriquement et en vertu de l’accord de partenariat signé avec l’établissement éducatif, l’association assure l’aménagement et l’entretien de l’établissement et offre des équipements. Sauf qu’à travers cette collaboration, une carte blanche est accordée au terrorisme et au blanchiment d’argent ».
« Ce projet constitue une grande menace aussi bien pour les établissements éducatifs que pour les élèves dont plusieurs ont déjà été impliqués avec des réseaux terroristes a-t-il mis en garde.