Les familles des martyrs et blessés de la révolution ont boycotté un séminaire organisé samedi sur la justice transitionnelle. La Rencontre est organisée par l’Observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature, en collaboration avec l’Association des martyrs et blessés de la révolution.
Les familles se sont retirées de la salle de conférences une demi heure seulement après l’ouverture des travaux.
Elles ont appelé à l’urgence de poursuivre, avant tout, les personnes impliquées dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution.
Pour Mahjoub Maazoun, un des blessés lors des évènements qui ont précédé la révolution, le président de la République provisoire n’a pas respecté ses engagements envers cette affaire.
Le président de l’Association des martyrs et blessés de la révolution à Kasserine Jamel Gharsalli a, pour sa part, insisté sur l’importance de trancher la question et de révéler toute la vérité sur cette affaire avant les élections.
Selon le président de l’Observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature Ahmed Rahmouni, la réaction des familles se justifie par la lenteur du processus de la justice transitionnelle et le peu d’intérêt accordé à ce dossier.
Il a déploré « le faible rendement » de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) qui, d’ailleurs, n’a pas assisté à cette rencontre. Pour Rahmouni, aucune disposition n’a été prise pour appliquer le décret promulgué récemment portant création de chambres judiciaires chargées des martyrs et blessés de la révolution.
La Députée Yamina Zoghlami, a, de son coté, mis en exergue l’importance de la loi n°44 qui doit permettre l’organisation de nouveaux procès équitables après le rejet des décisions de la justice militaire dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution.
Elle a tenu à préciser que l’IVD entamera effectivement ses activités en janvier 2015 après l’installation de sa direction exécutive et de ses sections régionales.
Des communications s’articulant autour du rôle de l’IVD, le domaine d’action des chambres judiciaires de la justice transitionnelle et les mécanismes de réparation des dégâts et injustices, sont à l’ordre du jour de la rencontre.