Avec un spectacle alliant la grande musique symphonique et les sonorités modernes et rythmées du rock, la troupe française “Mozart, l’opéra Rock”, a clôturé, samedi soir, la 50e session du Festival International de Carthage.
Les conditions climatiques et les quelques gouttes de pluie qui menaçaient de gâcher la soirée n’ont pas réussi à décourager le public tunisien et étranger d’assister au dernier spectacle de l’édition 2014.
Mystérieuse fusion entre notes symphoniques et rock
Accusant un retard de près d’une heure, le spectacle a finalement commencé à 23h où, dans une harmonieuse mise en scène, le chef d’orchestre et une quinzaine de jeunes musiciens tunisiens sont d’abord apparus au public, suivis de leurs collègues français. Les musiciens tunisiens, qui allaient assurer la partie symphonique du spectacle, ont pris place dans la partie gauche de la scène.
A droite, s’étaient installés les cinq artistes français de l’opéra rock. La soirée a commencé avec une intro classique de Mozart, jouée par les musiciens tunisiens durant près d’une quinzaine de minutes. Les cinq artistes de la troupe “Mozart, l’opéra rock” se sont ensuite succédé sur scène, interprétant plusieurs titres de la comédie musicale avec laquelle ils ont commencé, en 2009, et sillonné les routes de France dans une tournée de plus de deux ans.
“La comédie musicale sera également adaptée par les russes et apparemment les américains”, assure à l’agence Tap Florent Mothe, membre de la troupe, peu avant le spectacle. “Mozart, l’opéra rock” a tellement fasciné les Japonais et les Coréens qu’ils l’ont adaptée dans leurs langues respectives en créant leur propres comédies. Tout au long du spectacle, les chansons s’enchaînent et les rythmes montent, créant une belle fusion entre les notes symphoniques douces et les rythmes endiablés du rock.
Mikelangelo, le Mozart italien
Durant près d’une heure et demi, et devant une foule de spectateurs qui ont bravé la pluie, les jeunes artistes de “Mozart, l’opéra rock” ont tour à tour interprété une vingtaine de chansons, dans une opéra qui raconte la vie du génie autrichien au destin tragique. L’équipe se compose de Mikelangelo Loconte, dans le rôle de Mozart et Florent Mothe dans le rôle de Antonio Salieri, rival et ami du compositeur. Diane Dassigny incarne le rôle de Aloysia Weber, secondée par Claire Perot, la petite soeur de Aloysia et femme de Mozart.
Maeva Meline joue quant à elle le rôle de Nannerl, sur du compositeur. «Hier soir, je suis allé voir l’arène, j’ai touché les pierres, c’est juste incroyable, tu as l’impression que le public est sur scène”, a confié Mikelangelo, émerveillé. Vu ses origines, l’artiste interprète le rôle de Mozart avec un accent italien, ce qui lui a valu les critiques de la presse française.
Interrogé sur la question, il répond, “c’est méritant, et puis je m’attendais pas à être choisi parmi cinq mille personnes qui gravitaient autour de l’audition”. Durant la première partie du spectacle, les artistes ont arboré des costumes classiques, volumineux et très travaillés. Les trois jeunes femmes portaient des robes longues de style baroque, et les deux jeunes hommes étaient habillés dans le même style reflétant l’époque du compositeur. Les artistes ont, tour à tour, chanté en solo ou en duo durant la première partie plutôt symphonique.
La seconde partie de la soirée, essentiellement rock, a vu les rythmes de la basse et de la guitare s’entremêler avec le son du violon. “Les chansons sont écrites, composées et arrangées par une même équipe qui travaille souvent ensemble”, affirment les artistes. “Certaines chansons sont écrites sur mesure pour le personnage”, ajoute Maeva.
Les membres de l’orchestre symphonique ukrainien, qui d’habitude accompagnent la troupe, sont repartis dans leurs pays à cause des évènements dans l’Est Européen.
“Ils reviendront bientôt pour la tournée prévue à la rentrée”, espèrent les artistes français. Le spectacle de Carthage a été assuré par un mini- orchestre. Pourtant, la soirée a dégagé une bonne énergie, et la grande fraîcheur des artistes et des musiciens, qui ont ingénieusement conjugué notes classiques et sonorités rock, a enchanté le public.