L’organisation américaine de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a estimé que la décision du gouvernement tunisien de suspendre l’activité de plus de 150 organisations « pour des liens prétendus avec le terrorisme est une décision disproportionnée et arbitraire ».
La cellule de crise chargée du suivi de la situation sécuritaire dans le pays, avait décidé lors de sa réunion, le 20 juillet dernier, la suspension des activités des associations en relation avec le terrorisme.
Cette décision intervenait à la suite de l’attaque terroriste perpétrée le 16 juillet au mont Chaambi (Kasserine) au cours de laquelle 15 militaires ont été tués. HRW rappelle dans un communiqué publié mercredi que le décret-loi n°88/2011 sur les associations stipule que seuls les juges sont habilités à ordonner la suspension d’activité ou la dissolution d’une association.
« Les autorités tunisiennes ont de bonnes raisons de combattre le terrorisme mais elles ne devraient pas agir en dehors du système judiciaire et bafouer des droits protégés par la Constitution et par la loi», a déclaré Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.
Cité dans le communiqué, Eric Goldstein appelle les autorités tunisiennes à «réviser leur position, annuler immédiatement les notifications de suspension et suivre les procédures appropriées prévues par la loi pour poursuivre tout groupe réellement impliqué dans l’incitation à la violence».