Le président de la République provisoire, Mohamed Moncef Marzouki, a souligné que la diplomatie tunisienne fait partie intégrante de la dynamique qui anime le pays face à la crise. Désormais, a- t-il dit, « il n’y a plus de place ni pour la diplomatie- cocktail ni pour la représentation routinière de l’Etat ».
« Le pouvoir en Tunisie n’a plus besoin, aujourd’hui, qu’on redore son image. C’est pourquoi le rôle de la diplomatie dans ce domaine est fini, du moins dans sa conception antérieure comme prolongement du rôle du ministère de l’intérieur », a-t-il lancé à l’ouverture de la conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires, au Palais de Carthage.
Marzouki a par contre mis en avant la nécessité de faire en sorte que les efforts de la diplomatie tunisienne tendent de plus en plus à soutenir l’effort national destiné à réunir les meilleures conditions pour la participation des communautés tunisiennes expatriées aux prochaines élections et le maintien d’un contact permanent avec les Tunisiens à l’étranger, « non pas comme administration de contrôle mais comme administration de service ».
La diplomatie joue un rôle tout aussi essentiel pour ce qui est de servir la sécurité du pays, en se tenant partout à l’affût de soutiens à la Tunisie et de nouvelles relations, a-t-il ajouté. Le président de la République a d’autre part mis l’accent sur l’importance du rôle économique de la diplomatie tunisienne qui doit se faire un devoir de contribuer à attirer les investissements extérieurs, recommandant d’aller vers de nouveaux marchés, ceux d’Afrique en particulier, qu’il a qualifiés de « porteurs ».
« Le stéréotype tenace de la diplomatie tunisienne doit changer », a encore déclaré Marzouki dans son allocution, ce qui, a-t-il dit, commande de « reconsidérer le système, réformer les organes de l’Etat sur des bases professionnelles et procéder aux nominations selon des critères de compétences et non d’allégeance, loin de toute forme de sectarisme et de tout ce qui aurait un quelconque rapport avec l’ancien système ».
Le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a mis en exergue, quant à lui, le rôle pivot de la diplomatie tunisienne face aux défis sécuritaires et économiques auxquels le pays est confronté, soulignant que la situation nécessite de changer de méthodes, de redoubler d’efforts et d’adopter une vision claire du monde ». Pour lui, la diplomatie économique constitue l’un des principaux piliers sur lesquels s’appuie l’effort national de développement.
Donnant un aperçu de l’action menée dans ce sens, il a rappelé que le ministère s’était doté d’une cellule spécialement en charge du suivi des dossiers et de la conception d’une stratégie nationale de diplomatie économique. Hamdi a d’autre part souligné la nécessité d’élargir le champ de la représentation diplomatique afin de l’étendre aux espaces économiques porteurs et émergents d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine car, dit-il, il y va des efforts des entreprises économiques tunisiennes désireuses de prendre pied sur ces marchés.
Le ministre a d’autre part mis en avant le rôle de la diplomatie en matière de soutien aux efforts nationaux de lutte contre le terrorisme, au moyen de la sensibilisation des pays frères et amis à l’impératif de développement de la coopération avec la Tunisie en la matière.
La conférence annuelle des chefs de missions diplomatiques et consulaires (11 et 12 août) a cette année pour thème « La diplomatie tunisienne et les défis sécuritaires et économiques aux plans régional et international ».