« Quel rôle pour les médias dans la lutte contre le terrorisme? C’est le thème d’une conférence tenue jeudi à Tunis à l’initiative de l’Association nationale des jeunes journalistes et au cours de laquelle a été réaffirmée l’importance qu’il y a d’établir un juste équilibre entre la liberté d’expression, le droit à l’information et l’intérêt national dans le traitement médiatique de la question du terrorisme.
Les journalistes présents à cette rencontre, des jeunes pour la plupart, ont appelé à une stricte application des règles professionnelles mondialement admises.
Il en va ainsi de l’obligation de s’interdire la publication d’images des martyrs de l’armée ou même leur identification par leur nom avant l’information des familles, sans compter la présentation d’images propres à saper le moral des forces armées ou sécuritaires.
Les participants ont, également, souligné l’importance de souscrire pleinement et spontanément à la lutte contre le terrorisme, entre autres en s’abstenant d’offrir une tribune à des personnes impliquées dans le terrorisme, qui en font l’apologie ou qui appellent à la violence et à l’exclusion pour cause de croyances.
Ils ont fait état, à ce propos, du rôle primordial des structures régulatrices comme la HAICA en matière d’assainissement et d’orientation du paysage médiatique, en particulier dans le secteur privé.
Un membre du Syndicat national des journalistes tunisiens, Zied Dabbar, a suggéré de faire des recommandations issues de la réunion du SNJT avec les rédacteurs en chef des médias une plate-forme commune de réflexion sur un “code de conduite” à adopter par tous les médias dans le traitement des questions sécuritaires, le terrorisme en tête.
Le journaliste Mohamed Salah Labidi a proposé de son côté la mise en place, au niveau des établissements médiatiques, de “chartes d’honneur internes” organisant les modalités de traitement de la question du terrorisme et autres questions sécuritaires. Selon lui, le “saupoudrage” de l’information peut contribuer à alimenter le terrorisme.