Le groupe Ansar Charia, en Libye, a déclaré, mercredi 6 août, avoir pris trois autres bases militaires à Benghazi et saisi une grande quantité d’armes lourdes, incluant des véhicules blindés.
Mais le plus inquiétant c’est que cette annonce est à même de constituer une lourde menace pour la Tunisie. Car, rappelons-le, le groupe Ansar Charia, affilié à Al Qaïda au Maghreb Islamique a adhéré, fin juin dernier, à l’organisation de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), communément appelée Daech.
Selon certaines informations, ces djihadistes-terroristes attendraient le moment opportun pour entrer en Tunisie pour y créer un califat et appliquer la loi divine.
Et comme l’argent est souvent le nerf de la guerre, en l’espace de quelques mois, l’EIIL serait devenu le groupe terroriste le plus riche au monde. Sa fortune est estimée à 2,3 milliards de dollars, selon certains experts, dépassant ainsi, et de loin, les talibans afghans (400 millions de dollars), le Hezbollah (entre 200 et 500 millions de dollars) et les Forces armées révolutionnaires de Colombie “FARC“ (entre 80 et 350 millions de dollars).
L’EIIL bénéficierait du soutien financier de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Koweït et d’autres pays du Golfe. Son dernier butin lui permet de payer 60.000 combattants pendant un an.
Pour revenir à la Libye, il faut dire que l’instabilité politique et sécuritaire dans ce pays accentue le flux massif des réfugiés, toutes nationalités vers le poste frontalier de Ras Jedir–au sein desquels il pourrait y avoir des djihadistes-salafistes.
Donc, des inquiétudes se font sentir sur nos frontières par les tentatives d’infiltration d’éléments terroristes qui font passer des armes et minutions dans leurs véhicules.
Toujours dans ce contexte, et selon plusieurs informations officielles, 11 avions civils libyens qui étaient stationnés à l’aéroport de Tripoli ont été volés par des djihadistes. De ce fait, on indique que ces derniers pourraient s’en servir pour commettre des attentats terroristes contre des institutions vitales, non seulement dans les Etats du Maghreb centrale (Tunisie, Algérie et Maroc), pays considérés comme des “Taghout” (ennemis des mouvements djihadiste).
Alors, faut-il réellement s’inquiéter pour la Tunisie? Sans aucun doute. Mais il ne suffit pas de s’inquiéter, la vigilance doit être de mise, et nous devons abandonner notre hypocrisie et notre peur. Car, l’ennemi tire souvent sa force de la peur de l’autre. Et dans les conditions actuelles, si jamais les djihadistes en Libye décident d’attaquer notre pays, l’armée nationale ne semble pas en mesure d’y faire face, tant elle est mal équipée et non entraînée. Alors ce sont tous les Tunisiens qui doivent de mobiliser pour défendre la patrie.