Le fado et le flamenco se sont invités, dimanche soir, sur la scène de l’amphithéâtre romain de Carthage emportant, avec leurs rythmes doux et nostalgiques, les mélomanes dans un voyage au coeur de la péninsule ibérique.
L’artiste internationale d’origine portugaise «Ana Moura» et le guitariste de flamenco l’Espagnol «Tomatito» incarnent chacun par son style, la beauté de la voix et la douceur de la musique. Avec leurs belles mélodies nostalgiques, durant près de trois heures, les deux artistes se sont succèdés sur scène offrant aux spectateurs une des douces soirées du Festival international de Carthage.
Ana Moura, un fado émouvant et gracieux
Beau et émouvant, le Fado de Ana Moura qui a fait découvrir aux mélomanes la mélancolie et la nostalgie de cette musique portugaise aux origines diverses.
Une belle prestation de cette jeune chanteuse qui a pu s’imposer sur la scène artistique mondiale en collaborant avec des artistes de renommée internationale comme les Rolling Stones et Prince.
Dans ses chansons, Anna Moura revisite le fado mais conserve l’aspect mélodique et poétique de ce chant classé, depuis 2011, au patrimoine mondial de l’humanité. Des partitions musicales fortes en émotion ont ponctué la première partie de la soirée assurée par une artiste vêtue toute en noir et chantant la “sodade” (mélancolie), la nostalgie et l’amour.
Tomatito et le trio “palmas”, “el baile” et “zapateado”
De son vrai nom, José Fernandez Torres, Tomatito a pu emporter le public vers le monde exotique du flamenco. Devant un public tunisien et étranger, il a chanté, éveillant en chacun, un profond sentiment de quiétude jusqu’à oublier le temps. A cappella ou accompagné de guitare, le chant flamenco a pu emporter les âmes vers une relaxation totale.
Le public est conquit par un Tomatito, en transe, embrasant sa guitare en compagnie de la belle percussion avec les pieds de la danseuse. Castagnettes, claquements des mains (palmas), danse (el baile) et claqué (zapateado) ont donné toute la splendeur au flamenco. Selon certains auteurs, le flamenco puise ses origines dans les cultures arabo-musulmane, juive et andalouse chrétienne.
Issu de diverses cultures, ce genre musical et danse andalouse, est depuis 2010, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
Datant du 18e siècle, le flamenco est souvent dit d’origine gitane, mais certains historiens disent que les gitans lui ont juste donné un style en contribuant fortement à sa diffusion lors de leur nomadisme.