Le discours politique des derniers mois est en total déphasage avec la réalité locale et régionale que nous vivons.
Personne ne peut nier ni ignorer les desseins de l’islam politique dans notre région et plus particulièrement dans notre pays devenu la plaque tournante du terrorisme djihadiste et dernier bastion chef-lieu des Frères musulmans. Aujourd’hui notre pays est devenu la clef de l’avenir de la région lequel s’exprime chez les islamistes et leurs tentacules djihadistes par la déstructuration des institutions de l’Etat et la fragilisation de l’unité nationale ainsi que celle existant entre les différents corps sécuritaires. Entreprise démarrée avec leur accession au pouvoir. Encore heureux que la société civile tunisienne, très éveillée, ne soit pas tombée dans ce piège.
Partant de ce constat, le discours qui prône la gouvernance collégiale de notre pays par l’entremise d’une entente préalable entre les progressistes et les différentes factions islamistes, qu’elles soient identifiées ou sous couverture, est d’ores et déjà considéré comme un discours de trahison envers notre civilisation plusieurs fois millénaire et intrinsèquement moderniste.
Tout comme il faut déplorer la naïveté de nombre de chefs de partis politiques qui pensent que la sortie de crise se fera par le biais des urnes. L’ISIE, j’en ai bien peur, est infiltrée jusqu’à la moelle; et dans son plan A, Rached Ghannouchi, dont le quartier général de Montplaisir regorge de compétences dissimulées au grand public, serait capable de tramer un scénario à l’algérienne à l’encontre de son propre pays s’il n’avait pas ce qu’il veut par les urnes.
A Montplaisir, il y a toutes sortes de compétences récupérées après la révolution et dont une partie était en exil (la plus dangereuse) maîtrisant la mécanique administrative et capable de la verrouiller. L’amnistie générale les a tous libérés. Ce sont ces cadres administratifs qui ont étudié dans les écoles bourguibiennes et dont l’enseignement a été payé aux prix du travail et de la sueur de millions de Tunisiens, qui pourraient, le cas échéant et sur ordre du Grand gourou, se retourner contre leurs propres concitoyens. Les fatwas existent pour cela et le paradis le mérite bien!
Par Maher Haffani
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