“Mille et une danses du monde” se résume en un unique concept: un Ballet à Entrée, ou Entrée de Ballet avec différentes danses mises en harmonie ensemble autour d’une idée de base: amour, paix, partage, échange et dialogue.
Le fil conducteur des multiples tableaux chorégraphiques donnés hier soir à l’amphithéâtre romain de Carthage par des danseurs de plus de 20 nationalités: la fraternité et l’amitié universelle sur cette terre entre toutes les cultures par le biais de la danse.
Présentée il y’a quelques années, explique à l’agence TAP, le directeur artistique français Pascal Martineau, le spectacle chorégraphique narratif, donné pour la première fois en Tunisie, apporte spécialement pour le festival international de Carthage 2014, une version plus développée, mettant en avant la poésie, la chanson et la danse comme armes pour combattre “ces monstres qui envahissent notre terre” laisse entendre une voix off.
En dépit d’une nuit très chaotique au niveau sécuritaire, (événement de Sakiet Sidi Youssef), les danseurs dans leurs multiples costumes, miroir de leurs cultures, ont démontré à leur manière que le meilleur remède pour soulager les coeurs brisés et les esprits tourmentés, que la danse du monde, ce mouvement noble du corps est l’un des outils contre “le chaos des monstres qui trébuchent dans nos vies….et nos triomphes” murmure encore cette voix anonyme.
Sur scène, des solistes de très grands théâtres et ballets aussi bien d’Italie, du Japon, du Brésil, de l’Afrique…ont présenté une large panoplie de cultures de danses.
// “Un pas de trois”: création chorégraphique conçue spécialement pour le 50ème anniversaire du festival //
En passant par la danse folklorique pure comme le Malambo d’Argentine, la danse georgienne, jusqu’à la danse traditionnelle du Sénégal, du Japon mais aussi berbère-kabyle, la soirée fut une ballade vers le néoclassique, d’après une chorégraphie de la danseuse étoile russe Osipova Natalia qui, cette fois loin de la scène, s’en est chargée de la chorégraphie pour ramener un peu d’air frais à la danse moderne en mariant les techniques classiques, les techniques néoclassiques et la danse de caractère (forme de danse théâtrale).
Le public, cosmopolite, avait entre autres rendez-vous avec du grand classique servi par un trio: François Maudwit soliste dans le Ballet Béjart Lausanne (Suisse), Remi Lartigue du Ballet de France et Géraldine Lucas qui ont présenté “Un pas de trois” une création conçue spécialement pour le festival international de Carthage qui célèbre cette année son 50ème anniversaire.
Avec deux passages, le trio s’est déplacé dans la légèreté du mouvement et l’habilité du corps d’un répertoire du classique sur fond d’air espagnol à un ballet sur des chansons de textes forts, ceux du grand Jacques Brel.
Avec les ovations, le public a eu droit à la musique de Zamba le grec ou même “les quatre saisons” de Vivaldi. Et entre entrée et sortie de l’espace scénique, c’est un soliste de Dance Theatre of Harlem (New York) qui incarne le lien entre les différents tableaux de ce spectacle chorégraphique narratif du genre Ballet de pantomime: le personnage d’un petit prince qui débarque sur la planète Terre pour la découvrir par le biais de la danse. Une planète où il entre dans un univers aux multiples couleurs…le tout se faisant dans une sorte d’hymne à l’Afrique, conduit par Mamadou Diallo, soliste au grand Ballet du Sénégal.
Dans cet hymne à l’Afrique et à la Tunisie aussi, a tenu à préciser Pascal Martineau, “mon idée était de former des danseurs ici en Tunisie et de créer un spectacle de danse pure mélangeant la culture tunisienne de la danse à la danse classique avec des artistes tunisiens”. Après Carthage, a-t-il encore ajouté à l’agence TAP, ce spectacle sera retravaillé en France au printemps 2015 en vue de développer la chorégraphie de toutes les nouvelles danses de façon plus contemporaine c’est à dire par pays. Et d’expliquer: “on ne va pas faire de la danse folklorique mais on va travailler sur des thèmes musicaux par pays où les gens vont comprendre de quel pays on parle sans avoir recours ni aux costumes ni à la musique folklorique de base”.
Tout au long de ce voyage à travers “Mille et une danses”, la voix off n’a cessé de clamer à travers les vers poétiques que certes “cette vie ne fait pas de cadeau” et même si “La guerre arriva, nous sommes ici”: un hymne à travers la prose à la Palestine et à la Tunisie, pour chanter la paix et danser pour “de petites fleurs coupées…et des papillons qui papillonnent”.