Le parti islamiste Front de la réforme a invité le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa à réviser la décision relative à la fermeture de certaines mosquées et radios privées.
Lors d’une conférence de presse, jeudi à Tunis, le président du bureau des affaires politiques au sein du parti, Sofiène Ben Romdhane, a appelé les députés à l’Assemblée nationale constituante à demander des comptes aux responsables ayant pris cette décision qu’il qualifie d’« irresponsable ».
Il a estimé que ces décisions sont contraires au texte de la nouvelle Constitution et sont en mesure de faire sombrer le pays dans les affres de la discorde. Pour sa part, le porte-parole du parti, Rafik El-Ouni, a averti que son parti « ne peut pas se taire devant ces pratiques en violation aux principes démocratiques ».
« Le front de la réforme compte s’il le faut porter plainte devant le tribunal administratif », a-t-il prévenu. « Ces décisions, a-t-il expliqué, visent en fait à faire pression sur les députés pour l’adoption du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent avec les lacunes qu’il comporte et qui menacent les libertés et les acquis de la révolution ».
Le parti, a-t-il assuré, soutient les efforts du gouvernement en matière de lutte contre le terrorisme mais estime que cela ne doit pas se faire aux dépens des libertés et des droits humains. Samedi dernier, le chef du gouvernement provisoire a décidé la fermeture de toutes les mosquées hors contrôle jusqu’à la nomination de nouveaux préposés au culte.
Jomaa a également annoncé la fermeture des mosquées où a eu lieu des manifestations de sympathie avec les terroristes qui ont attaqué et tué 15 militaires tunisiens au Mont Châambi à Kasserine.