Une grande marche nationale a parcouru ce samedi l’avenue Habib Bourguiba à Tunis pour dire non au terrorisme. Les Tunisiens y ont donné de la voix pour appeler à la cohésion des rangs contre ce fléau et apporter un soutien massif à l’armée et aux forces de sécurité engagées en première ligne.
Dans une déclaration à chaud en pleine manifestation, le secrétaire général de l’UGTT, Hassine Abassi, a indiqué que cette marche était l’expression d’une volonté résolue de resserrer les coudes pour conduire la Tunisie à bon port et lui épargner le terrorisme. Placée sous le signe “le peuple veut une unité nationale”, elle a principalement pour objectif, a-t-il dit, de fédérer les rangs de toutes les composantes de la classe politique et de la société civile pour stigmatiser à l’unisson le terrorisme et les terroristes qui “ne croient pas aux principes de l’état civil et démocratique”.
Pour le Bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh qui y était aussi, “le message délivré au monde entier” par les participants à cette marche est que “le peuple tunisien est solidaire et attaché à ses institutions” et ” a à coeur de préserver son Etat et de réformer ses rouages”, considérant que les premiers jalons pour concrétiser cette volonté seront constitués par la conférence nationale sur le terrorisme, l’inscription volontaire sur les listes des électeurs et la participation massive au scrutin.
Pour ce qui est de la nouvelle loi sur le terrorisme, Me Mahfoudh a estimé nécessaire de laisser ce texte murir pour éviter les éventuels risques de dérives vers l’arbitraire, considérant que les séances d’audition à l’Assemblée nationale constituante ont déjà permis d’y voir plus clair. Pour lui, ceux qui veulent verser dans la précipitation sous prétexte de risque de vide juridique ont tort parce que la loi de 2003 est encore en vigueur.
Interrogé lui aussi en plaine procession, le secrétaire général du Mouvement Nidaa Tounes, Taieb Baccouche, a indiqué que la tenue de la conférence nationale sur le terrorisme est une condition nécessaire mais pas suffisante pour remédier aux facteurs à l’origine de l’extension de ce fléau, appelant à une stratégie nationale tous azimuts en la matière.
Le secrétaire général de Nidaa Tounes a également réclamé la délimitation des responsabilités concernant l’attaque terroriste de Henchir Ettalla et demandé des comptes à tous ceux qui ont contribué à la prolifération de la violence et du terrorisme, “en particulier aux responsables dans l’administration tunisienne et dans un certain nombre de mosquées”.
De son côté, le président du Conseil de la Choura du Mouvement Ennahdha, Fethi Ayadi, a souligné que “le terrorisme ne pourrait pas exister dans un contexte d’unité nationale et de volonté commune de l’élite politique de faire triompher l’intérêt de la Tunisie.
“Notre pays a surtout besoin de volonté politique de le fédérer contre le terrorisme et d’un front intérieur solide, à l’épreuve des querelles politiques”, a-t-il ajouté. Plusieurs personnalités politiques étaient aux premiers rangs de cette imposante marche organisée à l’appel notamment de l’UGTT.
Partie de la Place M’hamed Ali, devant le local central de l’organisation syndicale, elle a parcouru l’artère principale de l’hyper-centre jusqu’à la place du 14 janvier.
La procession a été marquée, en fin de parcours, par quelques escarmouches entre les agents de l’ordre et un certain nombre de manifestants qui exigeaient que des dirigeants du Mouvement Ennahdha quittent la marche, scandant des slogans hostiles à ce parti et à son président Rached Ghannouchi.