Si au Premier ministère, il y a des noyaux durs qui persistent et pourquoi pas des deuxièmes et troisièmes lignes de résistance pour la relève, que dire des autres ministères ?
On fait la guerre avec les soldats que nous avons ! Mais encore faut-il avoir des soldats !!!
Un technocrate sans aucune prétention politique oserait-il prendre des décisions d’envergure l’engageant lui-même, son équipe et tout le pays dans l’une des guerres les plus complexes et meurtrières qui soit ? La guerre contre le terrorisme ? Et avec des ministères de souveraineté infiltrés et une administration viciée ?
Rappelez-vous la feuille de route qui exigeait le choix de ministres et de hauts responsables tombés du ciel pour éviter qu’ils ne soient contaminés par la fièvre RCDiste. Cette feuille de route a eu pour autre conséquence de restreindre la sélection des nouveaux responsables à ceux dont les B1 et B2 témoignent de leur virginité politique.
On fait la guerre avec les soldats que nous avons ! Mais encore faut-il avoir des soldats. Car ceux qui existent auraient déjà été enrôlés pour servir leur propre cause, pas celle de la Tunisie que nous avons toujours connue.
Résumons : nous avons un gouvernement de compétences dont la plupart malgré toute leur bonne volonté ne maîtrisent pas les circuits et la mécanique administratives du pays. Nous avons des cabinets ministériels surpeuplés et lesquels même revus et corrigés finissent par garder bon gré, mal gré un œil de Moscou au service des anciens gouvernants. Nous avons des acteurs politiques et sociaux qui ont au démarrage exigé la révision de toutes les nominations pour ne plus en parler. Les uns se repositionnant et renforçant leur place sur l’échiquier social au détriment de l’économie usant, avouons le, d’un terrorisme économique jamais vécu en période de transition et les autres les regards déjà tournés vers les élections et ne se préoccupant que d’une question fondamentale pour eux : avoir des chances de percer dans les élections, pour cela, il faut que l’Administration soit réellement neutre, que l’ISIE soit au dessus de tous les soupçons et que le climat sociale et sécuritaire soit des plus sereins.
Si toutes ces conditions ne sont pas réunies, il n’est pas besoin d’aller voter. Les résultats sont connus d’avance et les femmes tunisiennes doivent se préparer à porter le Burka tout comme les mères tunisiennes doivent se préparer à porter le deuil ! La preuve, on parle d’un président consensuel, du jamais vu même dans de fausses démocraties.
Le salut de la Tunisie viendrait-il d’ailleurs ? Ou des composantes d’une société civile fatiguée de 4 ans de lutte et formée en grande partie par les femmes ?
Quel sentiment ont tous ces politiciens et ces constituants plus préoccupés de leurs ambitions que de la Tunisie aujourd’hui devant ces mères endeuillées qui ne pourraient même pas déposer un baiser sur les fronts de leurs fils brûlés vifs avant de les mettre dans des linceuls pour l’éternité ?
William Shakespeare avait dit : « Les lâches meurent plusieurs fois avant leur mort ; le brave ne goûte jamais la mort qu’une fois ». Ce sont les braves qui sont morts et les lâches qui sont encore là à participer aux tribunes et à œuvrer pour une prétendue édification, d’une démocratie dont ils ignorent l’essence même : les valeurs ?
Comment peut-on être autant dénués de morale, de dignité et d’honnêteté pour oser dénoncer les actes terroristes et les condamner étant nous-mêmes complices par notre laxisme, attentisme et laisser aller ?
Messieurs dames les constituants, quand trouverez du temps pour adopter la loi antiterroriste pour que ceux qui iront protéger vos intérêts et vos privilèges soient au moins protégés par la loi ?
Il fût un temps où le simple fait de dire à un Homme tunisien « Makech Rajel », (tu n’es pas un homme) pouvait susciter des réactions d’une rare violence. Aujourd’hui, c’est une expression répétée à longueur de journée mais ne suscitant aucune réaction comme si elle exprimait un état de fait et une impuissance tous azimuts. Cela veut tout dire !