Le Hezb Ettahrir s’est dit “pas étonné” de la mise en garde notifiée au parti par la présidence du gouvernement pour le sommer, selon les dirigeants de cette formation d’obédience salafiste, de “changer de ligne de conduite et de modifier ce pourquoi il avait été créé il y a des décennies, et ce en vertu de quoi il avait été légalisé administrativement il y a deux ans”.
Il a également reproché à la présidence du gouvernement de lui demander des comptes pour la non reconnaissance de la nouvelle Constitution et pour sa campagne en faveur du boycottage des élections. Ceci “n’est pas surprenant mais plutôt attendu”, souligne Ettahrir dans un communiqué rendu public mardi, rappelant avoir “soutenu depuis déjà un certain temps que le dossier du parti était sur la table des courtiers de la politique et de ceux qui cherchent à brader le pays au profit des puissances étrangères”.
“L’ordre de combattre le parti leur vient de l’Occident comme une condition à remplir et représente de leur part un gage de crédibilité et de disponibilité”, ajoute le communiqué.
Ettahrir souligne encore s’être manifesté sous sa vraie identité idéologique et politique lors du dépôt de son dossier de légalisation et avoir joint au dossier une copie de sa propre “Constitution”, s’adressant en ces termes au gouvernement: “Vos contradictions sont de plus en plus nombreuses, tout comme vos iniquités.
Vous rendez problématique la vie du pays et des Tunisiens et découragez les bonnes volontés de la révolution. Mais nous savons que celui qui vous a chargé de cette tache veut user de vous comme simple camouflage pour se dérober de la responsabilité politique tout en sachant que votre gouvernement, étant ce qu’il est, est un gouvernement passager qui n’assume pas de responsabilité directe, ni partisane, ni politique”.
La Présidence du gouvernement avait récemment rappelé à l’ordre le Hezb Ettahrir pour avoir enfreint les articles 3, 4 et 28 du décret-loi 2011-87 sur les partis politiques, lui accordant un délai de 30 jours pour se mettre en règle.
Il lui reproché notamment de rejeter les valeurs de la République et de la primauté de la loi en prônant ouvertement l’avènement du Califat et la non reconnaissance de la Constitution, sans compter le rejet de la démocratie, du pluralisme et de l’alternance pacifique au pouvoir.