La 3e conférence ministérielle des pays du voisinage libyen s’ouvrira ce dimanche en soirée à Hammamet. Les ministres des Affaires étrangères d’Algérie, d’Egypte, de Libye, du Soudan, du Tchad et du Niger sont annoncés, de même que les représentants de la Ligue des Etats arabes et de l’Union africaine.
D’après un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cette réunion de deux jours que présidera la Tunisie sera consacrée à faire le point des développements de la situation en Libye où les tensions vont crescendo et donnera lieu à un échange des vues sur les moyens de venir en aide à la Libye.
Il y sera question de l’effort demandé et attendu des pays voisins pour accompagner les initiatives libyennes en faveur de l’instauration d’un dialogue national inter-libyen, de la mise en place d’une justice transitionnelle, du redressement des institutions de l’Etat et de la réunion des conditions de la transition démocratique dans ce pays.
Le Sommet africain de juin dernier en Guinée équatoriale avait décidé, à l’initiative de l’Algérie, de la mise en place d’un comité ministériel comprenant le Soudan, l’Egypte, la Tunisie, le Tchad, le Niger et l’Algérie dans le but d’explorer les moyens d’accroître le soutien politique et sécuritaire à la Libye. Nonobstant certains aspects positifs de cette initiative pour ce qui est des chances d’aboutir à des résolutions à même de faire baisser la tension dans ce pays, les observateurs n’attendent pas de la réunion de Hammamet des résultats significatifs. Ils arguent de la complexité et des réminiscences sécuritaires et politiques de la crise libyenne.
Pour le professeur de relations internationales Abdelmajid Abdelli, la réunion de Hammamet, bien que procédant d’une initiative positive en soi, “donne à penser que les Etats participants chercheront à trouver des solutions à leur convenance, en fonction des problèmes sécuritaires auxquels ils sont eux-mêmes confrontés et non pas à apporter de vraies solutions à la crise libyenne. Abdelli a fait observer, dans une déclaration à l’agence TAP, que “la situation en Libye commande d’inviter à cette réunion l’ensemble des protagonistes de la crise libyenne, y compris les partisans d’un système de pouvoir fédéral”.
Se contenter de la présence d’un ministre des Affaires étrangères libyennes que plusieurs parties prenantes de la crise ne reconnaissent même pas, est loin d’être suffisant pour circonscrire l’incendie qui ravage ce pays”, a-t-il ajouté. L’historien et politologue Khaled Abid relève de son coté l’absence de consensus entre les diverses parties prenantes, d’ou l’impossibilité de parvenir à des solutions radicales à ce qui se passe en Libye.