Passé le temps des polémiques et après une période enfin apaisée, l’Assemblée nationale constituante défraie de nouveau la chronique. Les informations en provenance des arcanes du Palais du Bardo font état, cette fois, d’une “force de pression et pèserait de tout son poids et de diverses manières” sur le bureau de l’assemblée pour faire passer un projet de loi, en souffrance depuis 2013, et relatif à l’autonomie financière et administrative de l’institution.
Pour répondre à cette volonté, la dernière réunion en date des chefs de groupes parlementaires a fixé pour après l’Aïd Al-Idha l’examen de ce texte en séance plénière. Il n’en fallut pas davantage pour que les initiés établissent un lien entre cette démarche et les arriérés de primes de logement réclamés par les députés.
La question traîne en longueur depuis que, il y a 19 mois, ces derniers avaient été contraints de quitter l’hôtel où ils étaient hébergés, soit un reliquat de près de 23 mille dinars pour chacun d’eux. Encore faudra-t-il que la loi envisagée soit promulguée.
Depuis lors, le débat sur la question, les interprétations et parfois les extrapolations vont bon train, non sans les inévitables colorations et marquages partisans, peu ou prou politiciens. D’aucuns, en dehors de l’assemblée, ont vite fait de lier cette démarche aux velléités électoralistes des députés en quête de financements pour leur campagne. Ce que, précisément, pourraient leur procurer les arriérés convoités.
Pareilles lectures des faits n’a pas trouvé d’écho dans les travées du Palais du Bardo, la grande majorité des députés interrogés par l’agence TAP ayant récusé la version qui circule le plus à ce sujet. Ils y voient tout au plus une sorte de “guerre psychologique menée contre eux par certaines parties clairement identifiées” et “une surenchère politique évidente”.