Tunisie – Marzouki en Afrique : Ce président qui coûte cher!

marzouki-tunisie-afriqueLa Tunisie pouvait-elle espérer meilleur président ou traverser pire cauchemar? Non. Lorsque nous savons que Moncef Marzouki, qui se prévalait du statut de défenseur des droits de l’Homme, a été élu par tout juste 7.000 voix, lesquelles ont été pour la plupart bernées par une aura d’opposant fabriquée de toutes pièces par les seigneurs de la terre et de la guerre.

Des pays démocratiques capables de massacrer des millions d’êtres humains ou de ceux qu’ils considèrent comme des«sous-êtres humains» pour préserver leurs intérêts dans nos pays. Un président qu’Ennahdha, pressée et soucieuse de s’approprier les rênes de l’Etat, a dénué de toutes les prérogatives tout en épargnant le budget présidentiel. Qu’il dispose d’un budget colossal sans aucune prérogative n’a dérangé personne.

Le passage des CPRistes à la tête des différents départements qu’ils ont dirigés en a été la meilleure preuve. Ils ont laissé des ministères quasiment en faillite à cause d’une mauvaise gestion notoire pour ne pas dire autre chose…

Le plus inquiétant dans cet exercice présidentiel nullissime de l’avis de tous est un interventionnisme éhonté dans le département de la Défense nationale dans lequel, même se prévalant du rôle de chef suprême des forces armées, il n’y comprend que dalle sauf ce que lui souffle ses conseillers opportunistes politiques et dont le patriotisme laisse à désirer. Pire encore, sous sa présidence provisoire, qui n’a que trop duré, la diplomatie tunisienne n’a jamais autant souffert, perdant l’affection de ses amis et l’estime des grands du monde.

La récente tournée présidentielle en Afrique n’a pas été aussi porteuse qu’il semble bien le penser. Ce n’est pas ainsi que l’on conquiert le respect, la considération et les égards des autres pays. Mais nous nous trouvons malheureusement face à un autisme politique présidentiel avéré, soit un président obsédé beaucoup plus par son poste que par les intérêts de la patrie.

Près de 1,5 million de dinars ont été investis dans sa tournée africaine, puisés entre autres dans des fonds publics en souffrance.Ils se répartiraient ainsi: 800.000 dinars pour l’avion présidentiel, 250.000 dinars déboursés par une institution publique, 50.000 dinars consentis par une Banque, 50.000 dinars payés par des entreprises publiques pour la plupart en faillite et 320.000 dinars versés par des hommes d’affaires -soit en tout 1,470 million de dinars tunisiens.

Pour rappel, commente Raja Farhat : «Vu à la TV nationale, en direct du Palais de Carthage, un éminent homme d’affaires qui affirmait avec conviction que la visite de Marzouki en Afrique de l’Ouest était une grande première, hélas pour sa culture générale, il ignore sans aucun doute que Bourguiba avait effectué une tournée historique dans plus de dix pays africains en 1965. Il y avait rencontré les pères fondateurs des nouveaux Etats, ses amis de toujours:Senghor du Sénégal, Houphouët Boigny de Côte d’Ivoire, Hamani Diori du Niger, Modibo Keïta du Mali, etc. La STB sous la présidence d’Hassan Belkhodja avait déjà inauguré un réseau bancaire et commercial Tunisie/Afrique de l’Ouest. Des caravanes de camions avaient même rouvert la route saharienne Tozeur/Tombouctou! C’est bon à savoir non? Messieurs Première fois!!!».

Dans sa finesse d’esprit habituelle, Raja Farhat a justifié la déclaration de cet opérateur privé, par l’expression d’un opportunisme politique très déplacée et investie, pour user du langage des affaires, dans une entreprise périlleuse et sur un cheval perdant. Dommage que la leçon des 23 années Ben Ali n’ait servi à rien et qu’ils n’en aient tiré aucune leçon.

Il va falloir attendre de voir les retombées de la visite présidentielle dans les quatre pays du Sud de Sahara dont le Mali, le Niger et le Tchad, et surtout savoir si le président a puisé dans son propre budget pour investir dans une visite qui a plus enfoncé la Tunisie dans le mépris de ses pairs qu’elle ne lui aurait apporté leur respect.

Encore plus dramatique le président de la Guinée équatoriale, pays où s’est tenu le sommet africain, l’a laissé poiroter pendant deux heures sans le recevoir. Toutes les délégations présentes ont été choquées par l’attitude du président tunisien qui feuilletait un document alors que son pair égyptien qui a bénéficié de tous les honneurs prononçait son discours. Un pair, lequel, rappelons le, a été élu par des millions de voix…
Pour précision, le nombre d’habitants de Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, ne dépasse pas les 400.000 habitants, soit tout juste le nombre d’habitants de l’île de Djerba. C’est dire dans quel gouffre est tombé la Tunisie et sa diplomatie!

Amel Belhadj Ali