L’élaboration d’un nouveau modèle énergétique pour la Tunisie, figure parmi les priorités urgentes du pays, ont estimé les participants à la rencontre nationale sur les résultats du dialogue national sur l’énergie, organisée, vendredi, à Gammarth.
Les participants ont tiré la sonnette d’alarme, sur la situation du secteur en Tunisie, appelant à l’impératif de concevoir, rapidement, ce modèle énergétique, étant donné la dépendance du pays dans le domaine du gaz, alors que la demande s’est amplifiée au cours de cette décennie.
En fait, la consommation nationale de gaz a augmenté, en 2013, pour atteindre 5250 KTep. Cette consommation est assurée à raison de 52% par le gaz local et de 48% par le gaz algérien. Quant au prix du gaz, il a quintuplé, durant les dix dernières années.
En outre, les ressources naturelles (pétrole) ont régressé, la contribution des énergies renouvelables dans le mix énergétique reste limitée et le volume de la subvention s’est accru alors que la demande sur l’électricité a augmenté et que les échanges énergétiques avec les pays voisins restent faibles.
Partant, il ont appelé à définir des solutions urgentes pour remédier à ces problèmes énergétiques (déficit énergétique, dépendance, facture énergétique élevée ) en vue de couvrir les besoins nationaux en cette matière et garantir la compétitivité du système économique national.
Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, le ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines, Kamel Bennaceur, a indiqué que la subvention a atteint un niveau insupportable, faisant savoir que le volume de la compensation directe de l’énergie a atteint presque l’équivalent de l’ensemble des investissements du pays, dans le domaine de l’industrie.
Il a évoqué, dans le même contexte, la situation difficile que connait le secteur à cause des grèves et des contestations sociales, qui sont à l’origine de l’arrêt de la production de pétrole, laquelle a baissé à ses plus bas niveaux, en mai 2014, pour atteindre, environ 58 mille barils/jour, contre 70 mille barils/jour en 2010.
Le ministre a mis en garde contre le risque de la régression de la production, jugeant qu’il est indispensable de réaliser de nouveaux forages pour combler l’insuffisance enregistrée et regagner la confiance des investisseurs locaux et étrangers.
Mettant l’accent sur les problèmes juridiques relatifs au renouvellement des permis de prospection, il a indiqué que le dialogue se poursuivra à l’Assemblée Nationale Constituante pour trouver les solutions adéquates et présenter les éclairages nécessaires concernant l’article 13 de la nouvelle constitution.
Sur un autre registre, le ministre a appelé à «arrêter d’accuser, les intervenants dans le secteur de l’énergie, de corruption », estimant que «ces accusations sont infondées et peuvent grever l’avenir de la Tunisie ».
“Il est vrai que le pays dispose de bases de données secrètes dans le domaine de l’énergie, ayant trait à l’intérêt et à la sécurité nationales, mais le reste de données sont mises à la disposition de toutes les personnes intéressées», a-t-il noté, exprimant sa disposition à discuter avec tous ceux qui souhaitent des éclaircissements sur ce dossier.