« Dégénérescence » de Ammar Ltifi : Un supplice raconté en art

La salle du « Quatrième art » a abrité, jeudi soir, la nouvelle production théâtrale du jeune comédien et metteur en scène Ammar Ltifi « Dégénérescence ». Originaire de Kasserine et ayant vécu à Sidi Bouzid, il raconte son histoire et sa maladie des yeux à travers un spectacle qui allie comédie, danse et vidéo.

« Dégénérescence fait référence à ma maladie des yeux qui ne touche généralement que les personnes âgées et à la vue que je suis en train de perdre progressivement sans remède possible », explique Ammar Ltifi dans une déclaration à l’agence TAP.

« Dégénérescence » fait aussi allusion au déclin progressif de la morale et des valeurs dans notre société, a- t-il encore lancé. Joué en avant-première, le 5 juin, sur la scène d’El Teatro, la pièce raconte, dans un style où se mêlent chorégraphie, image et musique, le supplice personnel que vit l’acteur, amplifié par le destin incertain des jeunes de sa région natale et la situation politique et social qui prévaut dans le pays.

Une comédie au ton léger, des vidéos retraçant la vie à Feriana (gouvernorat de Kasserine) et des chorégraphies rythmées par une musique qui alterne le répertoire classique et la mélodie de la Gasba (flûte oblique traditionnelle) sont venus composer les fragments de cette expérience scénique inédite.

« Ma valeur, jamais je ne la braderai et mon oeil, jamais je ne me crèverai », des paroles en slam écrites et interprétées par le metteur en scène de la pièce Mohamed Dahech ont retenti, à la fin du spectacle, pour résumer le credo de Ammar Ltifi.