Sous la baguette du maestro Hafedh Makni, l’Orchestre Symphonique Tunisien a emporté, samedi soir, le public du Théâtre municipal de Tunis vers l’univers magique des symphonies et des concertos aux couleurs de Mozart, Vivaldi, Bach, Tchaïkovski et Grieg.
Un concert où trois siècles de musique se sont croisés: le 17ème, le baroque avec deux chefs de file incontournables, l’allemand J.S.Bach et le vénitien Antonio Vivaldi, le 18ème avec le viennois W.A.Mozart, représentant du classicisme et le 19ème avec deux figures majeures du mouvement musical romantique, le russe PI Tchaïkovski et le norvégien Ed. Grieg.
De la 25e symphonie de Mozart aux Concertos de Vivaldi et Bach
Sur le 1er mouvement de la Symphonie n°25 de Mozart s’ouvre le concert. Cette symphonie fait partie des oeuvres de Mozart où chacune de ses notes abreuve l’auditeur de sa fraicheur dans un mélange de candeur et de tendresse mélancolique.
Cette 25e symphonie de Mozart fut la première pièce de choix du concert sous la houlette du Maestro Hafedh Makni, applaudi par les spectateurs.
Les émotions fortes de Mozart se font succéder par Antonio Vivaldi dans un Concerto en Ré Majeur interprété par le soliste Sami Dallali en la guitare. Vivaldi, ce grand novateur qui composa, nombre de concertos pour luth, guitare et mandolines, sait aisément conquérir le public par son univers euphorisant.
Le programme se poursuit avec la figure emblématique du XVIIIe siècle, J.S Bach qui avait une grande admiration pour Vivaldi. Le grand Bach entraine l’auditeur sur ses terres à travers plusieurs pièces pour violoncelle et orchestre interprétées par le soliste Mohamed Amine Ben Smida.
Bach laisse ensuite la place à Tchaïkovski avec Trepak, extrait de son célèbre ballet Casse Noisette. Ce fut l’autre pièce maîtresse du concert, avec une musique spectaculaire, séduisante du compositeur russe.
Ce morceau s’inscrit dans un registre différent du monde plus intime de Tchaïkovski, celui de ses pièces pour piano transmettant la beauté de l’écriture musicale du romantisme russe.
Bassem Makni, une passion tumultueuse pour le piano et l’orchestre
Après un morceau anonyme Paso doble, s’annonce enfin le concerto pour piano et orchestre “en La mineur” du compositeur norvégien Edouard Grieg. Ce concerto pour piano et orchestre, donné par le soliste Bassem Makni, révèle une passion tumultueuse pour le piano et l’orchestre. Ce fut le grand moment de cette soirée. Il ne fallait que plus de dix minutes, pour que le public s’unisse avec les notes tendres du piano.
Concerto en la mineur de E.Grieg figure parmi les plus grands concertos romantiques du répertoire avec ceux de Schuman, Tchaïkovski et de Brahms. C’est l’un des sommets du romantisme musical aux côtés de Schubert, Schumann, Liszt et Chopin.
La source mélodique de ce concert et l’esprit de la balade de cette partition entraîne les émotions dans les paysages norvégiens en alternant rêve et douleur.
Morceau de circonstance très prisé par les orchestres du monde entier, “Pompes et Circonstances” du britannique Ed.Elgar clôturait, avec un double standing ovation, ce concert parcourant l’Europe musicale des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.