Une trentaine d’intellectuels indépendants publient un “Livre Blanc” dans lequel ils font un diagnostic alarmiste de la situation dans le pays depuis la Révolution et lancent un avertissement contre les “tentatives de destruction de l’Etat” qui, selon eux, menacent l’intégrité même de la Nation.
Seules les élections, estiment-ils, seront salutaires pour le pays dans la mesure ou elles conduiront à choisir non seulement un gouvernement pour cinq ans, mais aussi un modèle de société moderniste, tolérante, respectueuse des droits de l’Homme et des conventions régissant les relations internationales, ancrée dans son histoire et attachée à ses acquis (Code du statut personnel), ou bien c’est la voie ouverte vers l’inconnu et “l’anarchie constructive”, ou ce que les défenseurs de l'”authenticité” appellent “tadafoo ijtimaii” (conflits sociaux). Le rétablissement de la sécurité est crucial pour garantir la participation du citoyen aux prochaines élections, affirment-ils en souhaitant que le gouvernement actuel mette tout en œuvre pour faire régner la sécurité partout dans le pays et rassurer la population.
Le groupe d’intellectuels admet que les difficultés sont nombreuses mais les perspectives sont ouvertes pour un avenir meilleur si la valeur travail retrouve son sens et si la confiance est rétablie. Le Livre blanc publié en “exclusivité” par le journal Le Maghreb, dans son édition de samedi 21 juin 2014, est l’aboutissement d’une série de rencontres tenues entre avril et juin 2014, à la Fondation Temimi pour la recherche et l’information et animées par Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque centrale. Ce document est, notamment, signé par Abdeljelil Temimi, Abdelmajid Charfi, Amel Grami, Emna Menif, Abdellatif Fourati, Abdelwahab Meddeb et Ali Mezghanni.