Le ministère de la jeunesse, des sports, de la femme et de la famille, a organisé, vendredi matin au palais des sports d’El Menzah, une séance débat avec les journalistes sur “le dialogue national sur le sport en Tunisie”, en présence du ministre
de tutelle Saber Bouatay et des responsables du comité d’organisation du dialogue. Le ministre a indiqué à cette occasion que “le dialogue lancé par le département début juin vise à fixer les grandes options et les politiques nationales d’avenir”.
Il a recommandé d’adopter une base de données numériques et scientifiques afin de mettre en place des plans appropriés. Selon le ministre, le dialogue national vise aussi à mettre au point une carte d’identité de chaque zone municipale et non municipale au niveau de la pratique d’activités sportives, des ressources humaines disponibles, du financement et des infrastructures.
“Prendre connaissance des opinions des jeunes, des sportifs, des techniciens et des citoyens de toutes les couches et secteurs dans les diverses régions du pays à l’échelle de la Imada, délégation et gouvernorat aidera à fournir des indications précises et à mettre en place une carte sportive reflétant la réalité du sport dans le pays”, a-t-il ajouté. Saber Bouatay a indiqué que “les statistiques des fédérations sur les licences ne sont pas actualisées et ne reflètent pas le nombre réel des sportifs dans chaque spécialité alors que le nombre des personnes s’adonnant au sport pour tous est très faible ».
Il a souligné la nécessité que la réforme du sport public et les jeux sportifs soit globale pour toucher les volets technique, organisationnel, administratif, logistique et législatif.
“La méthodologie du dialogue se base sur la mise à contribution de toutes les parties prenantes dans une approche associative, démocratique traduisant la décentralisation dans le processus de dialogue”, a-t-il estimé. Saber Bouatay a qualifié le projet de reforme de “projet d’Etat” car il englobe plusieurs secteurs et plusieurs départements ministériels « qui sont appelés à donner leurs avis et conceptions afin qu’il soit complémentaire et sert l’intérêt national au plan sportif, sanitaire, social et économique ». Le ministre a émis d’autre part des critiques à l’encontre du système sportif juridique.
Il s’est prononcé pour une réforme du système en procédant à un amendement du texte législatif “qui n’est plus en adéquation avec les exigences de la gestion moderne des associations », notamment au niveau de la direction des association et l’évolution de leurs statuts. Saber Bouatay a espéré, par ailleurs, que le dialogue porte un intérêt au sport scolaire, féminin, et militaire, “étant donné leur rôle important en tant que creuset du sport d’élite”.
Concernant le financement des associations sportives, le ministre a indiqué que l’Etat a assumé la part la plus importante dans le financement des clubs de l’élite en 2013-2014, prévenant que la subvention lors de la prochaine saison “ne sera pas de la même importance”. Il a appelé, à cet égard, les clubs à compter de plus en plus sur des ressources supplémentaires, rappelant que 70 % du financement public sportif est accaparé par les clubs de football de Ligue 1 et Ligue2.
Il a promis à cet égard que la réforme du promosports permettra d’offrir des ressources supplémentaire pour le sport en Tunisie. De leur côté, les journalistes ont mis l’accent sur la nécessité de trouver des solutions urgentes au financement afin que les compétitions sportives survivent et d’actualiser les législations sportives pour permettre aux associations et fédérations de travailler dans des climats plus sereins.
Ils ont appelé également les structures sportives à trouver des mécanismes de dialogue et de concertation permanents avec les médias pour les mettre à contribution dans la promotion du sport en Tunisie.
D’autres représentants de la presse ont relevé le manque d’infrastructures sportives dans certaines zones et la disparité de leur répartition entre les régions.