50 bougies à Carthage “Intra muros” et “Hors les murs”

Depuis 1964 avec les arts populaires de Tunisie, en passant par Myriam Makeba en 1969, le théatre Ali Ben Ayed en 1970, Said Makkaoui en 1978, Dalida en 1975…le festival international de Carthage n’a cessé depuis cinquante ans déjà de gratifier ses publics en voyant défiler sur la scène de l’amphithéatre romain d’illustres noms.

Des vedettes et des Groupes du monde entier qui ont réussi à régaler les festivaliers depuis sa naissance jusqu’à 2013 avec entre autres Jean Michel Jarre, le choeur de l’armée rouge, One republic ou encore Shaggy… C’est pour cette raison, explique Sonia M’barek, directrice de l’édition 2014, que le cinquantenaire s’est fixé pour première signification “Soleil, Vie et Ame”. L’objectif étant d’en faire un label artistique valorisé et reconnu à l’échelle nationale et internationale.

Dans le cadre idyllique où les bougies illuminaient d’un peu partout le site romain pour donner un éclat spécial aux portraits des grandes stars qui ont fait leur passage sur cette prestigieuse scène, Sonia M’barek dont la touche artistique a été très visible a, loin des discours anodins, relevé que le comité d’organisation, ayant pris le train en marche juste dans un laps de temps de trois mois, essayé de répondre à tous le gouts. La seule motivation de toute l’équipe dans la plupart des jeunes, est d’apporter à ce grand rendez-vous d’été une valeur artistique, une distinction mais surtout une touche de jeunesse, qui se traduit par l’original spot de lancement du festival, en danse et en musique, filmé dans plusieurs endroits de la capitale et projeté pour la première fois lors de la conférence de presse, en présence d’un grand nombre de journalistes et d’artistes.

L’art est une information et l’information doit être accessible à Tous

D’ailleurs, a-t-elle mentionné, le festival de Carthage ne sera pas cette année “intra muros”. “Carthage hors les murs” propose pendant la période off (c’est à dire, quand il n’yaura pas de soirées à l’amphithéâtre) des soirées à thème avec notamment un hommage aux voix tunisiennes éternelles par Nabiha Karaouli, une soirée dédiée aux chansons engagées, la Dabka de Palestine et une exposition de la Chine. Toutes ces soirées d’ailleurs seront données au Musée national de Carthage. Une occasion, a-t-elle précisé de mettre en valeur cet espace et de montrer sa beauté et sa splendeur.

Ceci dit, “Carthage Hors les murs” ira plus loin encore. Pour dépasser les frontières géographiques, le festival sera présent dans certaines régions qui n’ont pas accès au festival (transport, manque d’offres culturelles…), à travers la programmation de certains spectacles dont la retransmission sera diffusée sur Grand écran, dans des places publiques. Cette première initiative vise en fait à faciliter aux publics de toutes catégories de “vivre” le festival car, a-t-elle avancé “l’art est une information et l’information doit être accessible à tous”.

En dehors de la période du festival, c’est à dire du 10 juillet au 16 aout, le FIC a réservé une surprise avec la programmation pour la première fois du Cirque de Glace de Peter Pan (Russie) les 19 et 20 aout, avec une installation spéciale qui sera aménagée, au grand bonheur des petits et des grands.

En effet, a-t-elle annoncé, le festival prendra fin officiellement le 16 aout mais se poursuivra dans le temps. Ainsi, à partir du 21 aout, trois films sont du programme: “Printemps tunisien” de Raja Amari, “Mandela: Un long chemin vers la liberté” par Justin Chadwick et “Omar” de Héni Abou Assad, en guise d’hommage à la Palestine.

29 soirées: plusieurs co-productions et une première mondiale à l’ouverture

Parmi les 29 soirées en tout entre musique, danse et théâtre, des co-productions entre artistes tunisiens et étrangers sont au programme de cette édition, dont la première mondiale “Souvenance” de Anouar Brahem qui ralliera la Tunisie, l’Estonie, la France, l’Allemagne et la Suede à travers un quartet d’Oud, de clarinette de Bass et de piano.

“Nagouz 2014” est aussi une coproduction entre le vocaliste Tunisien Mounir Troudi et le trompettiste suisse Erik Trufazz. Les deux musiciens collaborent depuis 2001 à la sortie de leur album “Mantis”.

“Mille et une danses du monde” est un spectacle dansant qui reunira plus de 20 nationalités sur scène : un dépaysement culturel est au rendez-vous.

Pour cette cinquantième édition, même les adeptes du festival se dévoilent sous un jour nouveau notamment Saber Rebai dont la performance, promet Sonia M’barek, sera pleine de surprises et de nouveautés.

Avec son “Hymne à la Tunisie” Riadh Fehri réalisera comme dans toutes ses expériences musicales un mariage entre le jazz, le blues et le flamenco. Cette performance sera marquée par la participation de l’artiste venuzuelien Pedro Stache.

Une diverse programmation “surprise” aura lieu aux mois de septembre et d’octobre pour fêter le 50ème anniversaire du festival international de Carthage, a tenu à signaler Sonia M’barek, “la Divine qui affectionne l’éloquence et la profondeur de la voix” (page 105 du “Destin apprivoisé”, Néjib Turki, Prix Découverte Comar 2014).