Des habitants de la ville de Joumna de la délégation de Kébili-sud (Gouvernorat de Kébili) ont organisé, mardi matin, un sit-in devant le siège du tribunal de première instance de Kébili, pour exprimer leur “rejet des accusations adressées à trois jeunes de la zone”, à la suite de la récupération de la ferme agricole “STIL” située au nord de la ville et qui était exploitée sans aucun droit, durant dix ans, par deux locataires, sous le régime de l’ancien président Ben Ali, selon leurs déclarations.
Des habitants de la régions ont indiqué au correspondant de l’agence TAP que ce mouvement de protestation intervient à l’occasion du procès de ces trois jeunes qui font l’objet “de très graves accusations” et pour faire part de l’attachement des habitants à leur droit de récupérer cette ferme.
Ils ont allégué que cette ferme avait été créée par des anciens colons français qui avaient spolié des terres, puis elle avait été considérée, après l’indépendance comme terre domaniale, sans aucun droit, bien que les habitants disent qu’ils disposent de documents officiels qui prouvent qu’ils sont les propriétaires de ces terres sur lesquels a été créé le projet agricole produisant des dattes “Déglet Nour”.
Concernant cette affaire, le juge d’instruction avait décidé d’adresser aux trois jeunes, militants de la société civile de la ville de Joumna, des accusations d’incendie d’un bâtiment destiné au logement, vol, menace, violences et effractions, atteinte aux biens d’autrui. Le juge a décidé, mardi, le report de l’examen de l’affaire au 15 juillet 2014.
D’après les indications du principal accusé dans cette affaire, Tahar Tahri, l’un des locataires de la ferme, sous le régime de Ben Ali, avait adressé ces accusations aux trois activistes de la société civile de Joumna, à la suite de la récupération de ces terres.
Il a démenti que des dégâts ont été occasionnés, ajoutant qu’une commission de jeunes de la ville de Joumna a été constituée pour gérer ce projet et, d’après lui, ils ont pu développer, protéger et entretenir ce projet, au cours des trois années après la révolution, permettant de créer des centaines de postes d’emploi pour les jeunes de Joumna.
La même source a ajouté que l’absence du plaignant lors de l’instruction, ainsi que la coupure du courant électrique au tribunal de première instance de Kébili, en raison des conditions météorologiques, dans la nuit du lundi à mardi, sont les causes du report de l’examen des accusations portées contre les trois jeunes.