Un mouvement de protestation a été observé jeudi devant l’ambassade de France à Tunis par des syndicalistes et représentants de la société civile tunisienne et française pour revendiquer la réintégration de quatre ouvrières licenciées depuis avril 2013 par la société SEA Latelec en Tunisie, filiale du groupe français Latécoère, qui produit des équipements électriques pour Airbus et les principaux avionneurs mondiaux.
Selon Sonia Jbeli, secrétaire générale du syndicat de base à la société SEA Latelec, les employées, dont elle fait partie, ont été licenciées pour leurs activités syndicales.
« Depuis la création du syndicat de base en mars 2011, nous avons subi plusieurs pressions et j’ai été personnellement suspendue de mon travail deux fois avant d’être licenciée », a-t-elle indiqué, accusant la direction de l’entreprise d’avoir porté atteinte au droit syndical, au code du travail et à la dignité des Tunisiens.
Sonia Jbeli a fait savoir que le syndicat appelle l’ambassade de France à intervenir auprès de la direction de l’entreprise pour réintégrer les quatre employées et respecter le droit syndical. Elle a ajouté qu’un autre mouvement de protestation sera observé au cours de la semaine prochaine devant le siège de la société mère à Toulouse en France. En réaction à ce mouvement, une source au service de presse de l’ambassade de France en Tunisie a indiqué à l’agence TAP que dans cette affaire de droit privé, il convient d’encourager les parties au dialogue sans donner plus de détails.
Contacté par l’agence TAP, un haut responsable au sein de l’entreprise SEA Latelec Tunisie qui a requis l’anonymat a estimé que ce sujet est clos depuis plusieurs mois. « Aujourd’hui, notre seul et unique objectif est de développer nos activités en Tunisie dans un climat social stable et de créer de nouveaux postes d’emploi », a-t-il assuré.
Il a, en outre, fait remarquer que les employées ont été licenciées pour avoir commis des fautes et créé des problèmes, soulignant que si elles estiment que cette décision a été prise par erreur, la justice pourra leur donner raison. « Nous reconnaissons le droit syndical», a-t-il dit.