Le colonel major à la retraite, Mokhtar Ben Nasr, a affirmé, mercredi, que l’attaque terroriste contre le domicile du ministre de l’Intérieur, cette nuit à Kasserine, visait un symbole de l’Etat et constituait des “représailles contre les traques et les arrestations de terroristes” opérées ces derniers jours.
“Cet acte a pour objectif de semer le trouble dans les rangs des policiers et des militaires, et d’effrayer la population pour plonger le pays de le chaos”, a ajouté le colonel major Ben Nasr, vice-président du centre tunisien des études de la sécurité globale, qui a appelé à l’unité et à “continuer à servir le pays et à préserver la sécurité et la stabilité”.
Il a, en outre, mis l’accent sur l’impératif de “revoir les différentes dispositions sécuritaires et à prendre les mesures nécessaires pour accroître la vigilance en cette phase critique que connaît le pays”.
Pour sa part, Mezen Chérif, expert en affaires sécuritaires et militaires, et spécialiste de la lutte antiterroriste et des courants islamiques, a estimé que “l’Etat aurait pu éviter de tels actes terroristes odieux s’il avait écouté les experts”, ajoutant que “le prix sera lourd à payer pour le peuple tunisien”. “Les cellules terroristes ne sont plus dormantes”, a- t-il prévenu, soulignant qu’une commission d’urgence pour la sécurité la lutte antiterroriste doit être mise en place.
Il a appelé le gouvernement à prendre des mesures immédiates pour pallier aux défaillances d’ordre stratégique et prospectif et pour faire face aux menaces à venir. M. Chérif a, en outre, fait remarquer que “la phase actuelle est dangereuse parce que liée au déclenchement d’affrontements armés en Libye et à des actes terroristes particulièrement violents en Egypte”.
L’expert en terrorisme Nasser El Hani a de son côté estimé que l’attaque de cette nuit à Kasserine est un “avertissement au gouvernement contre toute intervention dans le dossier libyen”.
“Ces mouvances se sont senties menacées et ont planifié des actes en Tunisie pour disperser les efforts de lutte antiterroriste et pour lever l’isolement de la plus importante branche d’Al Qaïda implantée en Libye”, a- t-il expliqué, soutenant qu'”étant affaiblies en Libye et ayant terminé leur mission en Syrie, ces mouvances cherchent d’autres sites où s’installer, dont notamment la Tunisie”.