Le rapport présenté par la Coalition civile de la défense de la liberté d’expression (Ccdle) intitulé “Etat des lieux de la liberté d’expression en Tunisie après trois ans de la révolution a dévoilé un “état précaire de la liberté d’expression en Tunisie”.
Selon le rapport présenté, il s’avère que la conservation de cet acquis passe nécessairement par une intensification du travail collectif et la mise en avant de l’intérêt public bien au delà des intérêts personnels et de certaines classes minoritaires.
“La liberté d’expression en Tunisie court un énorme danger surtout avec les tentatives d’affaiblissement de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle à travers l’appropriation de ses attributions” a déclaré Bechir Ouerda, coordinateur de la Coalition lors de l’inauguration mercredi à Tunis, du congrès international sur la protection de de la liberté d’expression et l’impunité en Tunisie.
Le coordinateur Général a également mentionné le désintérêt des autorités de la situation juridique, économique et sociale critique des établissements mediatiques publics outre l’escalade des violences et la multiplication du nombre des poursuites judiciaires contre les journalistes et les bloggeurs.
“Les réalisations dans le secteur des médias sont le résultat du combat mené par la société civile et la croissance du niveau de conscience de l’importance du travail collectif et l’entraide pour la protection de la liberté d’expression et de la presse chez les Organisations non gouvernementales, des syndicats et des journalistes” a-t-il ajouté.
Parmi ces acquis, ajoute le conférencier, l’on peut citer, l’introduction des libertés individuelles et collectives dans la nouvelle Constitution et la mise en place d’un cadre juridique conforme au normes internationales (décrets-lois 41, 115 et 116).
Le chargé des politiques de l’organisation italienne “Un ponte Per”, Ismail Daoud a déclaré que le nouveau cadre juridique est dans l’incapacité de garantir la liberté d’expression dans la région Mena (Afrique du Nord et Moyen Orient). Et d’ajouter “ces lois vont dans la mauvaise direction que la société civile est appelée à rectifier”.
Ce congrès international qui se poursuivra durant trois jours est une initiative de l’Organisation italienne “Un ponte per” en partenariat avec le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux et la Coalition civile de la défense de la liberté d’expression, et ce, dans le cadre du réseautage des organisations de la société civile concernées par la défense de la liberté d’expression dans le Bassin méditerranéen.
Le programme de ce congrès auquel prend part un grand nombre de journalistes de Tunisie, d’Irak, d’Egypte, d’Irak, de Syrie, du Liban et d’Italie, prévoit plusieurs interventions portant notamment sur les standards internationaux relatifs à la protection de la liberté d’expression et la lutte contre l’impunité ainsi que sur le role des organisations de la société civile dans la protection de la liberté d’expression dans la période transitoire etc.