“Le régime despotique du président déchu a anéanti les systèmes de l’éducation et de l’enseignement en Tunisie l’empêchant d’accéder à un niveau supérieur auquel aspirent tous les Tunisiens”, a souligné mardi Moncef Marzouki, président de la république provisoire à l’ouverture des travaux de la 22ème session ordinaire du congrès général de l’organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO).
“Le peuple tunisien pourrait pardonner le président déchu pour la prolifération de la corruption, oublier la torture mais il ne pourra pas oublier les mauvaises décisions qui ont fait chuter le niveau de l’enseignement et de l’éducation en Tunisie”, a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, il a indiqué que parmi les erreurs commises par l’ancien régime, la suppression des écoles techniques au milieu des années 90 du siècle dernier précisant que les pays qui ont assuré un équilibre entre l’enseignement classique et l’enseignement technique comme l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse ne souffrent pas du problème du chômage des jeunes.
Il a, à cet effet, appelé à éviter de reproduire de telles erreurs pour pouvoir édifier un système éducatif développé. Il a, par ailleurs, souligné que les Etats arabes sont appelés, dans cette période difficile de leur histoire, à classer l’éducation et l’enseignement au premier rang des priorités nationales.
Le président de la république provisoire a précisé que la réalisation de ces priorités nécessite une analyse détaillée de la situation actuelle et la mise en place d’une série d’objectifs dont essentiellement le renforcement des capacités de l’enseignant et la garantie de son indépendance de manière à lui permettre de contribuer au développement du patrimoine culturel et civilisationnel.
Il a en outre signalé l’importance de développer les capacités cognitives des élèves en leur garantissant un meilleur encadrement et suivi afin qu’ils bénéficient d’une forte culture générale et d’un enseignement de qualité leur permettant d’accéder facilement au marché de l’emploi. Il s’agit également d’enraciner la culture de la citoyenneté, de la solidarité et d’encourager l’enseignement à vie et l’exploitation des technologies modernes de la communication et de l’information.
Marzouki a fait remarquer que le monde est aujourd’hui une sorte de laboratoire d’expériences dans lequel le peuple uvre à découvrir le meilleur système qui lui permet de rattraper le temps et d’être parmi les meilleurs.
“L’enjeu est aujourd’hui de garantir l’adéquation entre le système éducatif et les nouveaux besoins du marché de l’emploi afin d’éviter le chômage notamment chez des diplômés du supérieur”, a-t-il ajouté faisant observer que le succès de plusieurs pays asiatiques est le résultat de la mise en place de politiques éducatives efficaces et réussies.
Avant de passer la présidence de la session à Nadia Laabidi, ministre algérienne de la culture, Fathi Jarray, ministre de l’éducation et président de la session précédente a souligné que la promotion de la culture arabe et son ouverture sur les autres cultures du monde restera parmi les principaux objectifs de l’ALECSO.
La 22ème session ordinaire du congrès général de l’ALECSO se poursuit pendant deux jours en présence des ministres arabes de l’éducation et de la culture (membres du congrès) et des représentants des organisations arabes régionales et internationales.
La présentation du rapport du directeur général de l’organisation sur les activités de l’ALECSO pendant la 21ème et 22ème session, le projet de budget pour les années 2015-2016 et le plan d’action de 2017-2022 figurent au programme de l’assemblée générale.