Tunisie : Programme de mise à la retraite dans les sociétés de transport public

Un programme de mise à la retraite facultative des sociétés de transport public qui souffrent de surcharge en matière d’employés sera mis en œoeuvre, à l’instar de ce qui a été décidé pour Tunisair, a souligné le ministre du transport, Chiheb Ben Ahmed.

Il a démenti, lundi, dans une déclaration à l’agence TAP, à l’issue de la conférence nationale sur «la réalité et les perspectives de la SNCFT (Société Nationale des chemins de fer tunisiens)”, l’existence d’un plan de privatisation des sociétés du transport public. En effet, ces dernières sont considérées comme étant un acquis à préserver et à moderniser afin qu’elles puissent s’acquitter efficacement de leur mission.

Le ministre a fait savoir que son département se penche, actuellement, sur l’élaboration d’un programme de redressement des sociétés de transport public et la restructuration des entreprises relevant du ministère du transport, sans pour autant revenir sur les détails de ce programme qui va être soumis au prochain dialogue économique national.

Il a indiqué, dans le même ordre d’idées, que le programme de redressement de la SNCFT a atteint un stade avancé grâce à la participation de toutes les parties concernées (l’UGTT, la société civile, l’ANC et les cadres et agents de la société en question). Ben Ahmed a fait observer, durant cette rencontre, que « la restructuration de la SNCFT se confirme au vu des difficultés dont elle souffre actuellement, d’où l’intervention de l’Etat pour l’assainir».

Le PDG de la SNCFT Mokhtar Sadok a expliqué la gravité de la situation financière de l’entreprise par la baisse du transport du phosphate qui représente à lui seul 30% des recettes de l’entreprise ainsi que la dégradation de la qualité des services et l’amplification des sit-in lesquelles ont freiné le transport des marchandises dans de nombreuses régions.

Le responsable a mis l’accent sur la vétusté des wagons mis sur les rails depuis plus de 30 ans et ne répondant plus désormais aux exigences du confort et de l’activité économique et commerciale.

Les difficultés financières s’expliquent également par le fait qu’un bon nombre de voyageurs ne payent pas leurs titres de transport a encore fait savoir le PDG de la SNCFT.

Les tarifs pratiqués sur les voyages, depuis 2010, ne s’adaptent pas à l’évolution des dépenses de l’entreprise. Les données statistiques présentées, lors de la conférence nationale ont révélé la régression de 63% de l’activité du transport du phosphate, de 49% du transport des marchandises et de 60% pour les revenus de l’entreprise.

Aussi, faut-il souligner que le transport des voyageurs entre les villes a diminué de 26% et que les charges des agents ont augmenté de 7% entre 2010 et 2012.

Mohamed Saïdi, secrétaire général de la fédération des chemins de fer relevant, de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a refusé la mise à la retraite facultative des agents de la SNCFT, appelant à la nécessité de procéder à une permutation des agents au lieu de l’assainissement de l’entreprise.

Sadok a estimé que le nombre actuel d’agents de la SNCFT (5273) ne suffit plus et ne répond pas aux exigences de l’évolution des services de l’entreprise. Le responsable a appelé les autorités compétentes à accélérer la révision des législations spécifiques au transport ferroviaire en Tunisie et à lutter contre les pratiques illicites dans le transport du phosphate.