Des représentants de la société civile ont présenté, au cours d’une journée d’étude, tenue vendredi à Tunis, leurs points de vues pour résoudre les problèmes économiques auxquels fait face la Tunisie et identifier un nouveau modèle de développement permettant de relever les défis.
Cette journée d’étude dont les discussions se poursuivront jusqu’au 25 mai 2014, à l’initiative du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) se tient sur le thème “Le dialogue économique national: quelle approche de la société civile des problèmes économiques”.
Le président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) Absessatar Ben Moussa a déclaré, à l’Agence TAP, que “le dialogue économique national qui se tient en préparation du congrès économique national (28 mai 2014) n’a pas englobé toutes les organisations de la société civile et n’a pas permis aux participants d’accèder aux données et documents relatifs au congrès dans les délais”.
Il a mis l’accent sur “la nécessité de revoir le budget pour l’exercice 2014, d’élaborer les grandes lignes du budget de 2015 et d’examiner un nouveau modèle de développement”.
“Le modèle de développement adopté après la Révolution a ancré la dépendance vu qu’il a été imposé par les pays étrangers et les grandes institutions financières internationales”, a t-il avancé. Ben Moussa a souligné l’aggravation du chômage, l’injustice régionale et entre les catégories sociales et l’absence d’investissement. Il a déclare, dans ce cadre, que la réforme fiscale, la mise en place de l’infrastructure dans toutes les régions et l’installation de pôles industriels “sont des dossiers prioritaires à examiner”.
Le Coordinateur général du réseau Doustourna Jawher Ben Mbarek a souligné, dans une déclaration à l’Agence TAP, que “les solutions proposées aux problèmes économiques ne devront pas toucher les catégories sociales faibles ou encore leur faire supporter des charges additionnelles”. Il a appelé à la reprise de l’investissement via “l’identification de ressources de financement nationales, la refonte fiscale et la lutte contre l’évasion fiscale, l’économie parallèle et la contrebande”.
Ben Mbarek a mis en exergue l’impératif d’intensifier le contrôle économique et de réformer l’administration tunisienne en vue de limiter le gaspillage des deniers publics et de contrecarrer la corruption. Selon ses dires, il sera procédé, lors du congrès économique national, à la présentation d’un livre blanc regroupant toutes les propositions formulées au cours d’une conférence organisée en 2013 à Monastir sur “le modèle de développement et les droits économiques et sociaux”.
Le secrétaire général adjoint de l’Union tunisienne générale du travail (UGTT), Samir Chefi a déclaré à l’agence TAP que l’UGTT a repris sa participation aux travaux du congrès après satisfaction de ses demandes relatives à l’élargissement de la lise des participants à cet évènement.
Il a souligné que l’organisation syndicale adhèrera aux propositions servant l’économie nationale, sans toucher au pouvoir d’achat des catégories sociales vulnérables. Il a exprimé le souhait de l’UGTT de voir les recommandations des commissions préparatoires au congrès économique national engager toutes les parties.
Le président exécutif de Tunisia Think Tank Foundation International, Amer Jeridi a précisé que la société civile est appelée à coordonner et unifier les idées afin de créer des références et critères permettant de formuler un modèle de développement apte à construire la nouvelle Tunisie.
Jeridi a loué la participation de la société civile au dialogue, précisant que celle-ci est la plus proche du citoyen et de ses problèmes dans les régions et la plus apte à proposer des solutions loin des tiraillements politiques.