“La Tunisie et l’Union Européenne entameront le troisième round des négociations sur l’Open Sky les 27 et 28 juin 2014, à Tunis, a annoncé le ministre du transport Chiheb Ben Ahmed, sans donner la date de l’entrée en vigueur de l’accord final.
Il a ajouté dans une déclaration à l’Agence TAP, en marge du séminaire sur “l’Open Sky: opportunités ou menaces pour l’agent de voyage tunisien?”, tenu vendredi à Gammarth, que les négociations sur l’open sky ne concernent par le gouvernement seulement.
Ce séminaire organisé à l’initiative de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV), à l’occasion de son 50ème anniversaire, vise à mettre l’accent sur les avantages et les inconvénients de l’open sky.
Des responsables tunisiens des secteurs du tourisme et du transport, des professionnels et des représentants de la délégation de l’Union Européenne ont pris part à cette rencontre.
Ben Ahmed a souligné que ce séminaire permettra au gouvernement d’identifier des recommandations qui seront soumises aux responsables européens, au cours du prochain round des négociations. Selon le ministre, le transporteur national TUNISAIR n’est pas à l’origine du retard de l’open sky, soulignant que ce concept est un choix stratégique sur lequel la Tunisie ne reviendra pas.
Il a précisé que l’open sky permettra de changer la navigation aérienne et l’écoulement des marchandises, ajoutant que la Tunisie s’inspirera d’expériences similaires, telle que celle du Maroc. Ben Ahmed a ajouté que TUNISAIR qui a connu des difficultés, au cours des dernières années, reprendra le rythme de son activité grâce au plan de réforme qui sera appliqué.
L’ambassadrice de l’Union Européenne (UE) en Tunisie Laura Baeza a indiqué que l’accord négocié entre la Tunisie et l’UE est un accord qui ne concerne pas seulement l’ouverture du marché, mais également l’assouplissement des barrières à l’investissement dans les compagnies aériennes la coopération approfondie et la convergence réglementaire.
Cet accord, a-t-elle ajouté, permettra de développer le trafic aérien en libéralisant les droits de trafics. Et d’ajouter qu’en dépit du nombre important d’accords bilatéraux conclu entre la Tunisie et les pays membres de l’UE, plusieurs contraintes sont imposées aux compagnies aériennes des deux parties.
Baeza a encore affirmé que l’accord permettra de garantir le transport aérien entre les deux rives dans de bonnes conditions, par le rapprochement des législations entre les deux parties en matière de sécurité, de réglementation économique et notamment la concurrence, le contrôle aérien et la protection du consommateur.
Elle a indiqué que l’objectif de l’UE de doubler le nombre de touristes visitant la Tunisie de 6 millions en 2013 à 12 millions en 2020 et le potentiel de tunisiens résidents en Europe, posent des défis de taille aux compagnies tunisiennes. Cet a accord, a-t-elle avancé, est conçu sur le même modèle que ceux déjà conclus avec d’autres pays, comme l’accord avec le Maroc signé en 2006 et celui avec la Jordanie signé en 2010.
Elle a fait remarquer qu’une étude indépendante a estimé que le bénifice économique de l’accord aérien signé avec le Maroc a dépassé 3,5 milliards d’euros entre 2006 et 2011 et le nombre de passagers est passé de 5,6 millions à 11 millions par an, soit un taux de croissance annuelle de 14%.
Les tarifs ont baissé de 40%, le gain pour les consommateurs est estimé à environ 3 milliards d’euros lors de la même période et le nombre d’opérateurs exploitants entre l’UE et le Maroc a fait un bond spectaculaire de 24 à plus de 40 en 2013.
Deux rounds de négociations sur l’Open Sky ont été organisés entre la Tunisie et l’UE, le premier a porté sur l’échange d’avis et le diagnostic de la coopération entre la Tunisie et les pays de l’UE et le deuxième a été consacré à l’examen des propositions.