La production du phosphate brut, au cours des 100 jours, depuis la prise de fonction du gouvernement de Mehdi Jomaa, a enregistré une hausse de 28% et les quantités exportées de ce produit ont cru de 12,7%, a déclaré le ministre de l’industrie, de l’énergie et des mines Kamel Bennaceur.
Intervenant au cours d’une conférence de presse, organisée jeudi, à Tunis, pour présenter le bilan de 100 jours dans les secteurs des industries manufacturières, l’énergie et les mines il a imputé la régression des quantités exportées à l’épuisement du stock commercial, la régression importante des prix sur le marché international et la baisse de la demande mondiale.
Il a relevé, dans ce contexte, l’amélioration des conditions du transport du phosphates contre un climat social tendu et une hausse du coût de la production, soulignant que son département uvre à identifier des solutions pour poursuivre la réalisation des méga- projets de développement en suspension, telles que les mines de “TIFERT” et “Mdhilla 2”.
Au sujet de l’énergie, le ministre a mis l’accent sur le déficit énergétique, au cours des 4 premiers mois de 2014, pour atteindre 0,95 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), contre 0,5 millions de tep, au cours de la même période de 2013.
Il a fait savoir que 6 puits de développement ont été creusés à la concession Bir Ben Tartar contre 4 puits, au cours de la même période de 2013, soulignant qu’aucun puits de prospection n’a été creusé au cours des 4 premiers mois de 2014 contre 4 puits entre les mois de janvier et avril de 2013.
Le ministre a expliqué la suspension des travaux dans plusieurs permis et concessions, notamment au Sud tunisien, par les grèves et sit-in, la difficulté de signature des contrats avec des sociétés de services spécialisées dans le domaine de forage et enquêtes sismiques, outre l’ambiguïté de certains aspects législatifs relatifs à l’article 13 de la nouvelle constitution. Ce retard, a-t-il dit, est également imputé à la non adoption par l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) de certains annexes relatifs à la prolongation de certains permis accordés, auparavant.
Au sujet de l’approvisionnement du pays en énergie et la maîtrise de la consommation, Bennaceur a précisé que la version finale du projet du Gaz du Sud qui sera prêt en 2016, a été élaborée. Il a ajouté, dans ce cadre, qu’un accord de crédit de 150 millions d’euro a été signé avec la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ainsi qu’un accord avec la Banque Africaine de Développement (BAD) sur les conditions d’octroi d’un crédit de 150 millions de dollars à l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) qui sera signé, au cours de ce mois.
Le ministre a mis l’accent sur l’avancement des travaux de réalisation d’une centrale électrique à Sousse d’une capacité de 450 mégawatts et le lancement des appels d’offres internationaux relatifs à la réalisation de deux centrales électriques à turbines à gaz à Mornaguia. Il a relevé, dans ce contexte, l’avancement des travaux de réalisation des lignes d’électrification à Mdhilla et Kébili (puissance de 150 Kilovolt), Sousse, Msaken 2 et Bouficha (400 Kilovolt) Kchabta et Mateur (225 Kilovolt).
Bennaceur a mis l’accent, par ailleurs, sur le raccordement de près de 18 mille clients additionnels au Gaz Naturel (19% de l’objectif annuel d’atteindre 70 mille clients), au cours des 4 premiers mois de 2014. S’agissant du secteur du ciment, le membre du gouvernement a fait savoir que l’annulation progressive de la compensation dans le secteur du ciment gris (débuté en mois de janvier) a permis d’alléger la compensation de 130 millions de dinars, affirmant que les prévisions tablent sur une baisse 650 MD à la fin de 2014. Le ministre a, en outre, mis l’accent sur la régression de la compétitivité de l’économie nationale, la Tunisie est classé au 83ème rang en 2013, alors qu’elle se classait au 40ème rang en 2011 et au 32ème rang en 2013.
Les exportations industrielles ont également enregistré une baisse de 2,5% pour atteindre 7557,8 MD, jusqu’à la fin du mois d’avril 2014, contre 7754,5 MD, lors des 4 premiers mois de 2013. Les importations industrielles ont augmenté de 5,8% (10253,3 MD) causant ainsi l’aggravation du déficit commercial industriel. Le taux de couverture des importations par les importations a atteint 73,7% de janvier à avril 2014. Les exportations industrielles mécaniques et électriques ont enregistré une croissance pour atteindre 264,9 MD, tandis que les exportations des industries agroalimentaires ont reculé de 416,7 MD et les industries chimiques de 116,5 MD.