L’examen de l’affaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaid a été reporté au 4 juin prochain. La chambre de mise en accusation de la Cour d’appel de Tunis a pris cette décision, mercredi, après avoir constaté que plusieurs pièces manquaient au dossier, dont l’extrait de décès de l’accusé principal et meurtrier présumé, Kamel Gadhgadhi.
La porte-parole du collectif de défense du dossier à charge et veuve du martyr l’a annoncé mercredi dans une déclaration de presse. Cette audience était la première de la chambre de mise en accusation qui a décidé le report pour des vices de forme dans le dossier, a précisé Basma Khalfaoui Belaid lors du sit-in périodique organisé chaque mercredi par le Front populaire pour réclamer toute la vérité sur l’affaire de l’assassinat de Belaid.
Basma Belaid s’est montrée critique à l’égard du ministère public dont elle a dit qu’il “n’a pas joué son rôle, encore une fois, n’a pas interjeté appel, n’a pas relevé les nombreux vices de forme du dossier et n’a pas demandé une audition plus approfondie des prévenus écroués pour finalement remettre à la chambre de mise en accusation un dossier où manquait l’extrait de naissance de Gadhgadhi pour justifier l’extinction de l’action publique à son endroit”.
Le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis, Habib Torkhani, a confirmé lui aussi, dans une déclaration à l’agence TAP, la décision de report de l’examen de l’appel formé contre l’ordonnance de cloture de l’instruction, à la demande de la défense. Un membre du collectif de défense, Me Koutheir Bouallègue, a dit ne pas faire “confiance au juge d’instruction parce qu’il n’est pas indépendant”, critiquant la manière dont il gère le dossier de l’instruction qu’il assimile à “une tentative de baliser la voie devant l’impunité de ceux qui avaient commandité, financé et planifié l’assassinat”.
Pour une fois, le sit-in protestataire n’a pas eu lieu comme d’habitude sur l’avenur Habib Bourguiba mais devant le Palais de justice. Le dirigeant du Front populaire et secrétaire général du Courant populaire, Zouheir Hamdi, l’explique par “la certitude que la justice est en connivence pour masquer la vérité concernant les affaires d’assassinat des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi”, d’après ses dires.
“Le Front est tout aussi persuadé de l’implication du ministère de l’Intérieur, par la participation ou la connivence”, a-t-il ajouté. Zouheir Hamdi met aussi en cause le gouvernement de la Troïka et le mouvement Ennahdha pour “leur implication, d’une manière ou d’une autre dans l’affaire les assassinats de Belaid et de Brahmi.