Les enfants des ménages pauvres, ruraux et avec des adultes handicapés ont moins de chances d’aller à l’école, selon les résultats préliminaires d’une étude d’évaluation du programme d’allocations scolaires au profit des enfants issus de familles nécessiteuses, présentés, mardi, lors d’un atelier organisé à Tunis.
L’étude montre un taux élevé d’erreurs d’inclusion (ciblage faible concernant la scolarisation et meilleur ciblage concernant la pauvreté) ainsi que des taux élevés d’exclusion (beaucoup de ménages pauvres ne bénéficient pas du programme).
Environ un quart des ménages bénéficiaires de ce programme (24.4pc) au cours de l’année scolaire 2013/2014 qui vise l’amélioration des résultats scolaires des enfants de ménages pauvres, n’ont pas d’enfants scolarisés, selon cette même évaluation. L’étude confirme que l’impact de cette allocation sur la progression scolaire est limité vu le montant dérisoire affecté et la limite du nombre d’enfants couverts. Cette évaluation a été menée par le ministère des affaires sociales, l’université américaine Duke, avec l’appui technique et financier de l’UNICEF.
L’étude, dont le but est de mesurer l’impact de ce programme sur la performance scolaire des enfants bénéficiaires, formuler des recommandations et proposer des modèles d’évaluations du ciblage, est organisée dans le cadre de la coopération entre le ministère des affaires sociales et l’UNICEF pour la période 2012 /2013 dans sa composante “Renforcement du système de protection sociale de l’enfance en Tunisie”.
Il est à noter que le ministère des affaires sociales a lancé depuis 2007, un dispositif d’allocations scolaires spécifiques au profit des enfants en âge de scolarité issus de familles nécessiteuses bénéficiaires du Programme National d’Aide aux familles nécessiteuses PNAFN .
Le nombre de bénéficiaires à ce dispositif s’est élevé au cours du mois de décembre 2013 à 79 mille 363 enfants issus de 41 mille 482 familles bénéficiaires du PNAFN contre 60 mille 365 enfants issus de 31 mille 539 familles en 2011.
L’équipe de pilotage de cette évaluation, a souligné dans ses recommandations immédiates, la rectification régulière de l’éligibilité, la suppression de la limite de trois enfants et l’orientation sur d’autres programmes de transfert en espèce.
Les recommandations à moyen terme ont mis l’accent sur l’importance de clarifier les objectifs, développer un système d’information, et comprendre la variation géographique. Le ministre des affaire sociales, Ahmed Ammar Youmbaii a souligné, à cette occasion, l’importance de cette étude dans l’évaluation du programme.
Il a ajouté que les recommandations permettront de développer et d’ajuster ce programme, mettant l’accent sur la nécessité de recourir aux évaluations systématiques des programmes et des politiques publiques pour parvenir à des résultats probants.
Pour sa part la représentante de l’UNICEF Maria Luisa Fornara a fait remarquer que les résultats de cette évaluation permettront de mettre à la disposition des instances décisionnelles, des acteurs de développement et du grand public des informations suffisantes. Elle a fait savoir que cette analyse s’est appuyée sur les résultats d’une enquête quantitative auprès d’un échantillon de référence de 1000 ménages bénéficiaires de l’allocation scolaire.