Un séminaire sur le thème sur le thème ”L’éthique juridique dans les processus de formation et les mécanismes d’évaluation” a été organisé, vendredi, à Sfax, par l’Association des Juristes Tunisiens.
A cette occasion, des juristes et avocats ont insisté sur l’importance du respect de l’éthique juridique en tant que garant dans la mise en place d’une justice forte, indépendante et impartiale. Raoudha Garafi, présidente de l’Association des Magistrats Tunisiens (AMT), a souligné que l’édification d’une justice indépendante passe par l’adoption des principes de transparence, d’indépendance et de neutralité par le magistrat au service de l’Etat de droit et de la protection des justiciables, insistant sur le fait que les magistrats revendiquent leurs droits mais s’engagent également à remplir leurs devoirs.
Mohamed Ben Latif, membre du bureau exécutif de l’AMT, a expliqué au correspondant de l’Agence TAP dans la région, que le choix du thème répond au souci des magistrats d’être à la hauteur de la responsabilité qui leur incombe et de la nécessité de respecter l’ethique professionnelle pour instaurer une justice de qualité et gagner la confiance du citoyen.
Il a rappelé que le principe de l’indépendance et les garanties que demande le magistrat ne lui permettent pas de se désengager de ses responsabilités, ajoutant que le respect de l’éthique n’autorise pas les pressions exercées sur les juges.
Le doyen des avocats, Mohamed Fathel Mahfoud, a souligné que la participation des avocats au séminaire est une preuve que les magistrats et les avocats partagent le même intérêt et les mêmes aspirations.
Dans sa communication sur ”L’éthique juridique et sa relation avec la formation et l’évaluation des magistrats”, Mohamed Ajmi, professeur à la faculté de droit de Sousse, a indiqué que l’éthique juridique reconnue à l’échelle internationale revêt une dimension importante pour le fondement de l’Etat de droit, une question qui ne concerne pas uniquement le magistrat, mais plutôt la justice en tant qu’instituion et système, selon lui.
Par ailleurs, un hommage a été rendu à l’ex-présidente de l’AMT, Kalthoum Kannou, par le bureau de l’AMT à Sfax, pour ses contributions en faveur de l’indépendance de la justice. De son côté, Kalthoum Kannou a fait remarquer que durant la période de la dictature, la lutte pour l’indépendance de la justice, un des pilliers de la démocratie, a été l’oeuvre d’une large frange de magistrats, précisant qu’il s’agit d’un combat permanent.