Gouvernement de technocrates : Le style “S-L”

F1 : LES «100 JOURS»
100 jours = 3 mois + 10 jours. Pourquoi juge-t-on l’action d’un nouveau gouvernement juste après 100 jours ? Pourquoi un nouveau gouvernement «qui se respecte » se voit-il «obligé» de publier un «livre blanc» de ses 100 jours ? On lit quelque part que «le « bilan des 100 jours » est une tradition incontournable en politique». Peut-être, mais pourquoi ?

Est-ce parce que cette période est considérée comme suffisante pour que le gouvernement montre ce qu’il a dans son moteur : du «kérosène», du «super sans plomb», du «super plombé», du «gazoil», du «pétrole» ou du charbon ?

Est-ce parce qu’on « a pris l’habitude de considérer qu’une période de cent jours, c’était une unité de durée» ?

Est-ce un funèbre héritage français des funestes «100 jours» de Napoléon ?

Est-ce simplement du fétichisme ?

Quoi qu’il en soit, il y a un constat : des pays (Hollande, Belgique, Haïti, Irak …) sont restés sans gouvernement pendant 100 jours et plus. Le record actuel revient à la Belgique avec 541 jours ! Le constat est que dans ces pays, l’économie, la sécurité et le social ont fait des bonds en avant ! Comme quoi si rien ne marche dans un pays c’est PARCE QU’IL A UN GOUVERNEMENT. Bizarre ? Non, regardez dans toutes les directions et constatez vous-mêmes.

F2 : LA CONFERENCE ET LE « LIVRE BLANC » M J.

Tout le monde fut prévenu : seuls les directeurs de médias audio-visuels y seront invités. C’est le seul point positif de la conférence. Les tunisiens n’ont plus à chercher d’où vient le niveau caverneux et nauséabond de leurs journaux, radios, télés et autres sites d’information. Si un Directeur (maj, svp) ne peut construire une phrase en arabe, en franco-arabe ou en dialecte tunisien (multilingue) ni ne peut formuler une question claire sans «heu heu», «hein, hein» et le classique «han han», c’est que son journal est formaté pour le caméléonisme et ne débite que ces onomatopées.

Si un autre directeur (minus, svp) est encore à l’âge du «samahny» pour poser une question qui n’en est pas une, c’est que sa chaîne est formatée pour le lèche-bottisme.

Si un DD (schizophrène) prend son temps comme tout directeur-dieu ou inverse, ne pose pas de questions mais Dicte des Ord…ures, c’est son je ne sais quoi est formaté pour le DESPOTISME.
Ces quelques régularités dans notre marécage médiatique expliquent, en partie, les rictus du chef du gouvernement.

Comme «livre blanc» du gouvernement, il faudra attendre 100 mois et peut-être même 100 ans. Ce n’est pas un livre ni même un carnet. Ce qu’on a imprimé sur 29 pages peut tenir sur deux feuilles (4 pages) au plus. Le contenu n’est en rien un bilan. C’est un choix à escient parmi les multiples travaux administratifs commencés bien avant l’arrivée de ces «techos». Si ce gouvernement a redirigé les travaux ou revu les priorités, on ne peut parler d’innovations. D’ailleurs tout ce qui est écrit est ou du passé ou de l’avenir, le présent n’existe pas, c’est là le salafisme du discours et de la méthode. Le livre blanc dit bien que ce gouvernement n’a rien fait en 100 jours sauf si le gouvernement NE VEUT PAS ANNONCER CE QU’IL A RÉELLEMENT FAIT.

F3 : LE STYLE S-L

Aux questions stupides, stériles et séniles, des réponses laconiques, lapidaires. Pour la énième fois nous n’entendons que le disque ébréché du « quartet » et pour la énième fois le chef du gouvernement se présente comme écouteur assidu, récepteur confondu et réceptacle attendu de cette litanie toxique.
Parler des «nominations de la troïka» quand tout le monde y compris les «nouveaux technocrates» casent leurs « connaissances ».

Parler de « terrorisme » quand aucun acte réellement terroriste ne fut commis à part le saccage et l’incendie des bâtiments administratifs nationaux.

Parler des «LPR» quand les ligues mafieuses ne se comptent plus dans le pays formées justement par ceux et celles qui veulent liquider ces « lpr » juste pour avoir leur place, leurs avantages et leur arrogance.

Parler débile alors que les mercenaires de l’idéologie instrumentalisent les examens nationaux pour la énième fois. Alors que l’administration n’existe plus. Alors que l’eau et l’énergie vont à l’oued. Alors que les hôpitaux ne méritent plus leur nom. Alors que l’enseignement est dans le coma. Alors que la saleté est le seul «acquis» de la « révolution ». Alors que la mendicité est le principal créneau d’emplois «sûrs».

Parler « zatla » alors que tout le monde « chez nous » est dans les vaps.

La communication, on l’a ou on ne l’a pas et les meilleurs expert(e)s du monde n’y peuvent rien.

«Ainsi va la Tunisie, malade de ses tiraillements politiques et de ses querelles idéologiques d’un autre âge» (Hédi Mechri ; «Les100 jours du gouvernement Jomaa» « leconomistemaghrebin.com » 2014/05/14).

De Amad Salem, en réaction à l’article 100 jours d’un gouvernement de technocrates