Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Tunis a affirmé, jeudi, qu’aucune considération politique n’entre en ligne de compte lors de l’examen, par le Tribunal, de l’affaire de dissolution de la Ligue nationale de protection de la révolution.
Cette précision, souligne un communiqué signé par le procureur de la République, vient en réponse aux arguments présentés par un membre du comité de défense de la ligue, Me Boubaker Ben Ali, et affirmant que cette procédure est “une question politique par excellence transposée dans les arcanes des tribunaux pour les besoins d’un habillage juridique et de légitimation”.
Elle fait suite, également, aux propos du Chef du gouvernement Mehdi Jomaa, lors de sa conférence de presse, mercredi, et qui avait estimé que l’existence de cette ligue est “dépassée par les événements”, que “la révolution a un Etat pour la protéger” et que la justice statuera sur cette affaire le 26 mai courant.
Le procureur de la République explique que le Tribunal vérifiera, dans le cadre de la mission qui lui est confiée, si la procédure engagée est matériellement et juridiquement fondée et si les conditions légales prévues par le décret n°88 en date du 24 septembre 2011 et relatif à l’organisation des associations, sont remplies et respectées. “Les arguments de Me Ben Ali manquent de sérieux”, soutient le communiqué, rappelant que la procédure pour la dissolution des LPR a été engagée avant le résultat du dialogue national et la feuille de route.
Le ministère public, rappelle encore le procureur de la République, “était même intervenu dans l’affaire en considérant que cette procédure vise à préserver l’ordre général”. Il insiste par ailleurs, que le Tribunal en charge de l’affaire n’est en aucun cas sous l’influence de pressions extérieures et se tient à son devoir de se conformer à la loi.