La femme rurale est confrontée à « un double défi » matériel et social qui pourrait entraver sa participation aux prochaines élections, selon une enquête menée en février 2014 auprès de 5200 femmes rurales dans les régions de Tozeur, Gafsa, Kasserine, Jendouba et Zaghouan.
Au cours d’une conférence de presse tenue, mardi, à Tunis, pour présenter les résultats de cette enquête, la présidente du Centre tuniso-méditerranéen, Ahlem Nsiri, a souligné que sept associations avaient contribué à l’élaboration du rapport y afférent dans le but de renforcer la participation de la femme aux élections.
« 46% des femmes interrogées sont analphabètes, 27% ont un niveau d’enseignement primaire et 55% sont des femmes au foyer », a-t-elle précisé. Il ressort du rapport que 23% seulement des femmes interrogées avaient participé aux élections du 23 octobre 2011 et que le choix de leurs candidats s’était fait sur la base des promesses électorales relatives à l’amélioration de leur condition de vie ou encore sur la base des suggestions de leurs proches (le père, le mari, les fils).
Le rapport signale, par ailleurs, qu’une proportion importante de femmes rurales ne disposent pas d’une carte d’identité nationale ou n’ont pas renouvelé leur carte.
Les associations recommandent à l’Instance supérieure indépendante pour les élections, à la société civile et aux partis d’oeuvrer davantage à la sensibilisation à l’importance des prochaines élections, notamment, en milieu rural, à travers la simplification des bulletins de vote, la révision de la répartition des bureaux de vote et la création de bureaux mobiles pour aider les femmes rurales à s’inscrire sur les listes des électeurs.