Une rencontre des agriculteurs tunisiens se tiendra lundi sous le signe “50ème anniversaire de la nationalisation des terres agricoles, où allons-nous?”, a annoncé l’union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP).
L’organisation de cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la journée nationale de l’agriculture (12 mai) qui coincide cette année avec la célébration du 50ème anniversaire de la nationalisation des terres agricoles. Elle se tient alors que les appels des agriculteurs se font de plus en plus pressants pour la mise en place de politiques et stratégies de réforme afin de pallier les difficultés que l’agriculture tunisienne connaît.
Des représentants de partis politiques, des organisations nationales, des associations et composantes de la société civile prendront part à cette manifestation. Les organisateurs espèrent que celle-ci sera le point de départ d’un dialogue national sur une politique agricole à même d’améliorer la situation de l’agriculteur tunisien et de le réhabiliter après des années de marginalisation, a déclaré à TAP la chargée des foires et manifestations au Bureau Exécutif de l’UTAP Ines Ngara.
Cette réunion, a-t-elle ajouté, est aussi une invitation aux différents partis politiques pour accorder l’importance requise au secteur agricole, changer les stratégies agricoles et oeuvrer à regrouper les agriculteurs dans des coopératives, afin de lutter contre l’éparpillement des terres agricoles.
“L’Etat devrait miser sur l’agriculture en tant que fondement de l’économie nationale à l’instar du tourisme vu que l’agriculture tunisienne a fait preuve de résilience lors des crises, sachant qu’elle a pu assurer l’alimentation des peuples tunisien et libyen pendant la révolution”, a déclaré Ngara. Des projets de développement visant la modernisation de l’agriculture seraient annoncés au cours de ce rassemblement, a avancé le chargé de la production végétale à l’UTAP Chokri Rezgui, dans une déclaration à l’agence TAP.
S’agissant des grandes cultures, il a indiqué que la récolte des céréales atteindrait au cours de la saison 2014 environ 22 millions de quintaux, couvrant ainsi les deux tiers des besoins nationaux en cette matière (30 millions de quintaux).
“Nous espèrons réaliser l’autosuffisance en orge (environ 6 millions de quintaux) ainsi qu’en blé dur”, a- t-il estimé. Et d’ajouter que la Tunisie pourra réaliser son autosuffisance dans plusieurs segments, tels que les pommes de terre, les tomates, l’oignon et le lait, précisant que ces filières ont connu de grandes difficultés au cours de la dernière période, en raison d’un excédent de production.
Cette situation, a-t-il dit, exige principalement une bonne gestion des systèmes de production pour garantir leur stabilité, et ce, à travers la mise en place des stratégies participatives entre toutes les parties, allant de l’agriculteur au consommateur, qui est appelé à rationaliser sa consommation et à éviter la frénésie.
Dans un communiqué, publié à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la nationalisation des terres agricoles, l’UTAP a souligné l’accumulation des difficultés structurelles du secteur agricole en Tunisie et la multiplication des pressions climatiques, financières et sociales.
Cette situation, a indiqué l’organisation agricole, exige, aujourd’hui, de placer la question agricole à la tête des priorités nationales et de réexaminer les politiques relatives au secteur ainsi que la manière, dont le gouvernement traite les dossiers de l’agriculture tunisienne.
L’UTAP a mis l’accent sur la nécessité urgente de réviser la structure de l’économie tunisienne au profit des secteurs de production de marchandises, de se focaliser sur les secteurs vitaux de production, à savoir l’agriculture et les industries de transformation. L’organisation agricole a appelé, également, à mettre en place des stratégies permettant d’appuyer les intérêts des agriculteurs et des pêcheurs, en plus de la détermination d’une tarification équitable des récoltes agricoles.