L’Assemblée nationale constituante (ANC) a repris, vendredi après-midi, l’audition de la ministre du Tourisme et du ministre auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité nationale.
Amel Karboul et Ridha Sfar étaient l’un et l’autre sous le coup d’une motion de censure à la suite de l’autorisation de l’entrée en Tunisie de ressortissants israéliens.
Premier à prendre la parole pour défendre la motion de censure visant la ministre Amel Karboul et dont il est l’un des promoteurs, le député du parti Al-Joumhouri Iyed Dahmani a qualifié de « ligne rouge infranchissable » toute forme de normalisation avec l’entité sioniste.
« Pour autant, le peuple de Tunisie est un peuple tolérant envers toutes les religions, y compris envers la confession israélite et envers les juifs, ceux qui vivent parmi nous comme ceux qui viennent pour accomplir leurs rites religieux », a-t-il ajouté. Réfutant certains griefs qui lui sont faits, Amel Karboul a nié catégoriquement avoir jamais accueilli quelque délégation israélienne que ce soit au port de la Goulette.
Elle a aussi affirmé que la souveraineté nationale et la politique étrangère de la Tunisie resteront des constantes intangibles du gouvernement, faisant état en outre d’un risque de suppression d’un certain nombre d’escales de croisières par certaines compagnies maritimes à suite de cette affaire de motion de censure.
Les députés intervenus dans le débat ont défendu des positions divergentes sur la motion de censure.
Les uns ont considéré que cette question constitue une atteinte à la souveraineté du pays.
D’autres, par contre, y voient une « simple erreur de procédure », admettant toutefois que la distinction soit clairement établie entre le judaïsme comme religion et Israël comme entité sioniste.
Le député Mahmoud Baroudi estime ainsi que la procédure de défiance lancée contre deux ministres relève des surenchères politiques, faisant remarquer qu’au cours de la période allant d’octobre 2013 à février 2014 pas moins de détenteurs de passeports israéliens sont entrés en Tunisie.
Il s’est en outre interrogé « pourquoi une motion de censure n’a pas visé le ministre de l’Intérieur et touts ceux qui se tiennent derrière cette campagne, à un moment où le pays aborde une nouvelle saison touristique et s’apprête à vivre des échéances électorales cruciales », selon ses termes.
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