«La loi électorale votée par la Constituante aurait pu être meilleure si seulement elle n’avait pas été faite sur mesure pour servir les desseins des partis prétendument forts dans notre pays. Nous avons fait nombre de propositions d’amendements, et en désespoir de cause, nous comptons nous adresser au Conseil constitutionnel. Nous comptons déposer auprès de cette instance des requêtes visant la révision de certains articles adoptés lors du vote de la loi électorale et en contradiction avec ce que stipule la Constitution», a déclaré Samir Taieb, porte-parole d’Al Massar, lors d’une conférence de presse organisée mercredi 7 mai 2014 au siège du parti.
Nombreux sont ceux qui pensent que les voies de recours ont été épuisées pour des partis comme «Al Massar» pour s’attaquer aux vices de contenu existant dans la loi électorale, puisque les délais autorisant les recours ont été atteints, mais «ils oublient, explique M. Taieb, qu’il existe dans la loi une procédure appelée “Formalités impossibles“ et qui nous permet de contourner cet obstacle. Car, comment déposer un recours si l’adresse du Constitutionnel qui doit contrôler la constitutionnalité des projets de lois est à ce jour inexistante ou méconnue?».
Et c’est aujourd’hui même qu’il est prévu que le Conseil constitutionnel prête serment devant le président de la République et devienne opérationnel. Peut-être qu’Al Massar réussira ainsi à dénicher l’adresser et déposer ses recours.
La Loi électorale votée par plus de 130 voix dont les partis donnés favoris aux prochaines élections risquerait d’être un mauvais remake de celle de 2011 où nombre d’infractions ont été relevées et où 1,5 million de voix ont été jetées à la poubelle à cause du mode de scrutin représenté par celui de la proportionnelle au plus fort reste. «L’adoption de la même mouture que celle de 2011 engendrerait les mêmes erreurs et lacunes des dernières élections tenues dans notre pays. Nous estimons dans le parti Al Massar qu’il est important voire capital qu’il y ait un front démocratique et civil élargi qui puisse défendre les acquis républicains. La loi votée récemment laisse peser de sérieux doutes quant aux mécanismes du financement des campagnes électorales. Ce qui laisserait passer entre les mailles de la loi des candidatures suspectes dont le seul atout serait leurs capacités à lever des fonds et œuvrerait une fois de plus à éparpiller les voix des électeurs. Le pire dans tout cela, ce sont les fonds en provenance de l’étranger et dont on ne peut définir la traçabilité ou encore les fonds publics que nous ne pourrions récupérer dans le cas où les candidats sont recalés», a tenu à préciser Selma Mabrouk, députée et membre du bureau exécutif d’Al Massar qui a déploré le fait que l’on ne puisse pas, selon cette loi, dénoncer l’achat de voix sauf dans le cas du flagrant délit, ce qui n’est pas si évident que cela. L’article 23 de la loi électorale a été le produit d’une conspiration, clame, pour sa part, son confrère Ali Ben Chrifia qui s’est dit choqué par le revirement de la situation entre les négociations menées au sein de la Commission de consensus et le projet présenté en plénière. «Tout était en ordre jusqu’à ce que nous revoyions le projet de loi concernant la parité pour le vote final».
L’article, subdivisé en 3 articles distincts dont le premier se rapportait à la parité verticale entre hommes et femmes a été adopté, mais le second sur la parité ou un quota du tiers de femmes en tête de liste a été rejeté.