Le secrétaire général de l’organisation tunisienne du travail (OTT), Lassâad Abid a souligné, mardi, que l’OTT portera plainte auprès de l’organisation internationale du travail (OIT) contre le gouvernement tunisien pour violation de la liberté syndicale et du droit de négociation sociale. Lors d’un point de presse, tenu au siège de l’organisation à Tunis, Abid a indiqué que la plainte sera appuyée par des rapports régionaux réalisés par les secrétaires généraux de l’organisation dans 20 régions.
Le responsable syndical a accusé le gouvernement d’avoir exercé des pressions sur l’organisation, appelant à la nécessité de respecter le pluralisme et la liberté syndicale.
Abid a, à cet égard, évoqué le gel par le gouvernement actuel de la circulaire relative au prélèvement des cotisations des agents de l’Etat au profit de l’organisation au titre de l’année 2014. Il a estimé que l’Etat doit mettre en oeuvre cette circulaire signée par le gouvernement d’Ali Larayedh, indiquant que le non prélèvement des cotisations des agents publics au profit de l’organisation est une injustice à l’égard des structures de l’OTT.
Il a également dénoncé la renonciation du ministère de l’éducation au principe du pluralisme syndical, faisant savoir que l’organisation avait exprimé sa volonté d’assister aux différentes phases du concours de recrutement des enseignants et que le ministère de l’éducation qui avait accepté la proposition, a, ensuite changé d’avis.
Le gouvernement, a-t-il ajouté, n’a pas adressé une invitation à l’OTT pour prendre part aux travaux du congrès de l’organisation internationale du travail prévu le 28 mai 2014, indiquant, toutefois, que les syndicalistes de l’OTT assisteront aux travaux de cette manifestation en faisant partie d’une délégation de la confédération syndicale internationale. Abid a, en outre, dénoncé la traduction, les 8 et 9 mai 2014, devant le conseil de discipline, de quatre cadres de la société Tunisie Télécom (section de l’Ariana) dont deux membres du conseil syndical de l’organisation pour avoir protesté contre l’affichage d’une photo du président déchu au bureau du chef de service de la société.
Il a estimé que cette photo est un crime contre la nation et contre les martyrs de la révolution, appelant tous les adhérents de l’organisation à observer un sit-in, demain mercredi, devant le siège de Tunisie Télécom à l’Ariana.