Situé dans une zone rurale au coeur d’un verger où l’eau coule à profusion, avec une vue imprenable qui puise toutes ses sources d’enthousiasme et de jouissance dans le foisonnement des images naturelles et des constructions en pierre taillée dont l’histoire remonte à la période punique, le site archéologique d’Althiburos de Mdaïra (délégation Dahmani, gouvernorat du Kef) est l’un des plus anciens et prestigieux sites archéologiques de la Tunisie.
Ce site suscite la curiosité des chercheurs et des artistes, tant il est riche en informations sur l’histoire de la Tunisie antique et offre aux visiteurs tous les plaisirs de la découverte.
Erigé à la période punique avant de devenir un centre de contrôle des routes menant vers l’Algérie, le site offre aujourd’hui, il est vrai, une riche palette de découvertes, tant ses monuments conservent leur splendeur, notamment les colonnes en pierre taillée, le forum, le temple du capitole et d’autres pierres portant des inscriptions romaines, éparpillées ça et là parfois sous les oliviers qui couvrent une vaste zone montagneuse près du site.
Althiburos est tellement isolé dans la verdure qu’il suscite le vif intérêt des artistes plasticiens, à tel point que l’artiste Anouar Belgith a érigé, tout à côté, une caverne artistique qu’il a voulu dédier aux enfants de la région pour y éclore leurs talents artistiques et épanouir chez eux l’esprit créatif en matière d’art plastique.
Son premier tableau intitulé “le tableau infini” représente pour lui une ébauche artistique qui sera plus tard étoffée par d’autres peintures, de manière à faire en sorte que l’acte créateur, artistique essentielle, ne s’arrête dans ces hauts lieux de la Tunisie septentrionale.
De nouveaux tableaux ont déjà été rajoutés au tableau original de Belgith, illustrant de la sorte, la portée universelle de l’oeuvre artistique projetée. Certains tableaux viennent d’ailleurs d’être adjoints à l’occasion de la célébration, dimanche dernier, du printemps des arts plastiques d’Althiburos, nourrissant ainsi chez Ammar Belgith l’espoir de voir sa caverne devenir un lieu de rencontre des artistiques et un centre de formation pour les enfants de la région dans le domaine des arts plastiques.
Quel sera alors le nombre des tableaux à rajouter à cette création originelle ? Nul se saurait répondre à cette interrogation que Ammar cherche à perpétuer dans l’espoir d’asseoir son projet. Un projet qui a déjà porté ses fruits en voyant naître récemment la première association de protection du site archéologique d’althiburos, conduite par le chercheur et historien Mourad Arar. Ce projet est né des efforts fournis pour tisser des relations de partenariat avec des universités étrangères, espagnoles de surcroît, notamment avec l’université de Barcelone. Une entente qui a donné lieu à un protocole de coopération s’étendant sur trois ans.
Autre bon espoir, celui venant de la construction d’un restaurant touristique dans la zone qui a donné un stimulus à l’activité touristique dans la région. Ce projet a ouvert la voie à la découverte des prodiges historiques et naturels du site. L’expert en restauration Rachid Boualègue a qualifié le projet de temple de la richesse civilisationnelle en Tunisie, mettant en exergue le bel ouvrage qu’il a entreprise en compagnie d’autres spécialistes dans le domaine, entre la période allant de 1977 à 2004, pour la restauration du site. Il s’agit notamment du forum, les maisons adjacentes et le capitole romain, ainsi que les colonnes soutenant les arcs-boutés du site.
Il a nourri l’espoir de voir le site sortir de son isolement et acquérir ses lettres de noblesse en particulier après la mise en place du projet de création du site touristique du kef, lequel constitue une opportunité de plus, selon Bouallègue, pour soutenir l’économie et favoriser l’essor du tourisme culturel et écologique dans une région où le décor est propre à couper le souffle au visiteur et où le dépaysement est garanti.