Sauf si la Constituante, laquelle, tous partis confondus, qui a été incapable d’arriver à un consensus autour d’un gouvernement, si ce n’est le quartet, serait aujourd’hui apte à offrir à la Tunisie une alternative. Cela pourrait même être le but de la manœuvre concoctée par des partis zombies et qui pousseraient vers la chute de ce gouvernement pour la Constitution d’un gouvernement de consensus où ils auraient des places qu’ils ne pourraient jamais avoir différemment. Ou peut-être faire de la diversion pour «arranger» un code électoral fait sur mesure pour pouvoir gagner par les combines ce qu’ils ne pourraient avoir par les urnes… Résultat: un code électoral triste comme la mort.
Car à ce jour, une grande partie des élus du peuple, pour tout juste une année, a pour seule spécialité les discussions stériles, le jeu des bâtons dans les roues, les manœuvres de diversion et les deux poids deux mesures. Pour preuve, nous n’avons pas entendu dire que des membres de l’ANC ont convoqué d’anciens ministres pour les interroger quant à l’organisation de manifestations animées par des prêcheurs terroristes ou questionner certains ministres de l’ancien gouvernement quant à des acquisitions douteuses ou des “entraînement sportifs“ consistant en des jeux de guerre…
Pour ce qui est des grandes causes, M. Badi, la plus grande cause de Mehdi Jomaâ et son gouvernement est aujourd’hui de sauver la Tunisie. Vous feriez peut-être mieux de sortir les dossiers économiques en suspens dans les tiroirs de la Constituante pour offrir de nouveaux horizons à des Tunisiens qui dépriment de plus en plus en voyant votre exercice et celui de vos acolytes. Des Tunisiens qui ne se reconnaissent pas en vous ou en eux, qui ne croient pas en vous et qui attendent impatiemment que vous vidiez le palais du Bardo. Sous le triste règne de la Constituante et de nombre de ces énergumènes qui occupent le siège de la grande salle du parlement, les Tunisiens sont chagrinés, ils ne savent plus rire, rêver ou même espérer. Et pour ce qui est de Brahim El Gassas, en espérant qu’il aura la capacité de lire en français quoiqu’il est quantité négligeable: «Le gouvernement ne travaille pas chez vous et vous n’êtes pas son patron. Vous n’êtes même pas le patron de vous-même. D’ailleurs, nous ne savons pas si on vous emploie à la tâche ou par mission. Ce gouvernement n’est redevable qu’à la Tunisie et son peuple ne vous a pas élu pour employer un gouvernement. Autant vous limiter à faire ce que vous savez faire le mieux conduire votre voiture de louage et jouer au clown sur commande».
Quant à Mehdi Jomaâ qui bénéficie aujourd’hui d’un capital confiance important auprès d’une majorité de Tunisiens, eh bien autant qu’il en fasse profiter le pays tout d’abord en osant prendre les mesures qui s’imposent pour remettre la Tunisie d’aplomb et remettre certaines personnes à leur place.
Beaucoup d’observateurs craignent que le fait d’accepter d’envoyer ses ministres se faire interroger et maltraiter par un Brahim Gassas risque surtout de créer un précédent qui l’empêcherait de mener la Tunisie à bon port. Car à ce train là, et si à chaque fois qu’un ministre prend une décision concernant son département, il soit obligé de rendre compte aux Abderraouf Ayadi, Azad Badi ou Brahim El Gassas, le gouvernement n’ira pas bien loin. Les enragés qui veulent allonger leurs mandats coute que coute trouveront toujours des raisons pour convoquer le ministre X ou Y et l’interroger, l’empêchant de se concentrer sur sa mission…
Pourquoi les constituants inquisiteurs, ne proposeraient-ils pas aux Tunisiens un nouveau gouvernement à leur image. Peut-être que ça sera le déclic qui réveillera enfin la majorité silencieuse qui les fera dégager économisant leurs salaires et indemnités et gagnant sa tranquillité et sa paix d’esprit.