Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé fermement les “agressions” dont auraient été victimes 20 journalistes de la presse écrite et audiovisuelle alors qu’ils couvraient, avenue Bourguiba, à Tunis, les festivités marquant la célébration de la fête du travail. L’UGTT a récusé cette version des faits par la bouche de son porte-parole et secrétaire général adjoint Sami Tahri.
Dans un communiqué, le SNJT publie une liste des journalistes “agressés par le service d’ordre”, dont un journaliste de l’agence TAP, Adel Riahi.
Le SNJT qualifie de “caractérisées” les violences faites aux journalistes dans l’exercice de leur métier et “d’atteinte au droit du peuple tunisien à l’information”. L’organisation des journalistes demande à la centrale syndicale de présenter des excuses aux journalistes et d’ouvrir une enquête sur ces agressions.
Le SNJT dit, en outre, se réserver “le droit de poursuivre en justice les agresseurs d’autant que le Syndicat dispose d’enregistrements vidéo et de audio”, lit-on dans le même communiqué. Le SNJT a menacé de boycotter les activités de l’UGTT si de telles agressions se reproduisent. Le porte-parole de l’UGTT donne une version fondamentalement différente des faits.
Selon lui, l’incident s’est produit lorsque les journalistes se sont bousculés pour obtenir des déclarations du secrétaire général de l’organisation ouvrière, Hassine Abassi, “protégé, pour sa sécurité, par un cordon constitué de membres des comités d’organisation et de policiers”.
Sami Tahri s’est efforcé de minimiser l’incident, faisant observer que les journalistes ne pouvaient pas être clairement identifiés car “non porteurs des dossards distinctifs” et qu’ils avaient tenté, à plusieurs reprises, de forcer le cordon de sécurité.
Il n’a pas non plus apprécié le communiqué du SNJT, proposant une enquête conjointe pour faire toute la vérité sur l’incident. Un autre secrétaire général adjoint de l’UGTT, Belgacem Ayari, a marqué, lui aussi, son étonnement du communiqué du syndicat des journalistes.
“L’UGTT est l’un des premiers défenseurs de la liberté de la presse et ses locaux ont toujours été ouverts aux journalistes”, a-t-il dit, imputant l’incident à “une simple bousculade consécutive à l’insistance des journalistes à vouloir arracher des déclarations”.
Il a fait observer, à ce propos, que “des menaces pèsent sur Hassine Abassi” et que “sa vie est une ligne rouge”. L’agence TAP apprend, par ailleurs, que le parquet a diligenté une information judiciaire sur l’incident.
” Le ministère public a décidé d’entendre les journalistes agressés et d’engager des poursuites contre les éventuels agresseurs”, a indiqué le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Selliti.